La sensation du portable
En fait, il est bon de savoir quel numéro de téléphone portable utilise la star du championnat français. Il en change régulièrement pour se prémunir d'intrus indésirables. Le modèle de son téléphone est lui-même une indication du changement dans le mode de vie d'Oliech : il utilise un Samsung plat impressionnant, dont la taille fait la moitié de la paume de votre main.
"Fever Pitch" est parti en mission pour aller interviewer Oliech à l'occasion de son retour au pays après la fin de la saison du championnat de France, la semaine dernière.
Et après être finalement parvenu à entrer en relation avec notre homme, nous avons trouvé, à notre grand soulagement, que l'attaquant avait gardé la modestie dont il faisait preuve auparavant et tout le charme qui émane de sa douce voix. " Je me plais en France et j'espère marquer plus de buts pour Nantes la saison prochaine et aider l'équipe à améliorer ses performances ", dit-il.
Dennis se donne du temps Oliech nous explique que signer au FC Nantes constituait la meilleure promotion qu'il ait jamais effectuée dans sa carrière et a affirmé qu'il n'était aucunement pressé de quitter le club. " La chose la plus importante pour moi maintenant est de me concentrer sur l'élaboration de ma carrière a Nantes et de devenir ici un joueur dont on ne pourrait se passer au club. Je ne suis pas du tout pressé de partir prochainement ."
Il se dit inspiré par le fait que de grands joueurs provenaient du FC Nantes, parmi lesquels l'ancien défenseur international français Marcel Desailly : " quand je suis arrivé à Nantes, beaucoup de gens me rappelaient que le club avait été un premier tremplin pour de nombreux grands joueurs français et que je finirais peut-être aussi par connaître le même succès. "
Une blessure finalement profitable Oliech prend avec philosophie la blessure au genou qui a retardé son début au FC Nantes de six semaines : " en y repensant, c'est la meilleure chose qui ait pu m'arriver. La pression de commencer à jouer immédiatement aurait été trop difficile à gérer pour moi a ce moment-là. "
Le joueur est persuadé que cette pause préliminaire à sa carrière nantaise l'a aidé à s'habituer à son nouvel environnement en France, à apprendre la langue et à prendre confiance, avant d'enfiler, enfin, le maillot nantais pour son premier match. " Ça m'a donné du temps pour m'habituer à mes coéquipiers et au mode de vie en général. J'ai également eu l'occasion d'assister à plusieurs matchs et de me préparer entièrement pour ce premier match ".
Des débuts et des buts prometteurs et libérateurs Le joueur avoue avoir été en proie à la nervosité avant de fouler le terrain pour ses débuts contre Lille. " J'étais nerveux et je n'arrêtais pas de me demander comment se déroulerait mon premier match mais après ces premières 15 minutes contre Lille, j'étais confiant de pouvoir jouer. L'accueil était superbe. Les fans adoraient ma vitesse ."
Oliech a affirmé qu'il n'était aucunement pressé d'avoir une place de titulaire à part entière dans la composition de départ et qu'il préférait se faire sa place progressivement dans l'équipe.
Le plus beau de ses quatre buts au club, dit-il, fut inscrit face à Auxerre lors d'une victoire 3-2 en championnat. " Auxerre est un grand club et marquer très tôt contre eux allait m'exposer un peu plus et me mettre sous les feux de la rampe ".
Mais le but qui lui a enlevé la pression a été celui inscrit contre Dijon en coupe de France, que Nantes a remporté 3-0. Le fait de marquer ce but, selon lui, a annoncé son arrivée sur le devant de la scène et supprimé tous les doutes sur ses capacités. " Marquer contre Dijon m'a permis d'évacuer toute la pression que je m'étais mise et à partir de là, les gens pouvaient me prendre au sérieux. Le gardien de Dijon fermait ses angles face à moi. J'aurais facilement pu le battre d'un tir à bout portant mais j'ai préféré marquer sur un tir de loin. Je frissonne à l'idée de penser à ce qu'il se serait passé si le ballon n'était pas aller au fond. "
La barrière de la langue n'est pas un handicap pour un attaquant
Débarquer en France n'a pas été un problème pour l'attaquant kenyan, bien qu'il soit toujours un peu inhibé par la barrière de la langue. Il précise qu'en tant qu'attaquant, ce n'était pas très important de connaître la langue puisque l'entraîneur ne lui donne que peu d'instructions. " Si j'avais été milieu de terrain, étant au cœur de l'équipe, cela aurait été nécessaire pour moi de savoir couramment la langue, mais c'est moins problématique pour un attaquant "
Dennis se plaît à Nantes et Nantes le lui rend bien.
S'adapter à la vie en France n'a pas été un défi très grand pour Oliech. " Les gens sont très sympathiques et tout ce qu'il leur importe c'est que vous marquiez des buts ." Il n'a pas eu non plus à se plaindre de la nourriture locale, bien qu'il n'ait pas pu avoir facilement accès à son plat préféré, l'Ugali a samaki. " En tant que joueur professionnel, je comprends que je doive suivre un certain régime pour me développer, donc ce n'est pas bien grave de ne pas avoir une nourriture à laquelle j'étais habitué chez moi. Tout ça fait partie du boulot et j'ai bien l'intention de m'y habituer ", dit-il.
Il passe son temps libre à Nantes avec un assistant en Français, et regarde parfois des films. " Je prends ce temps (avec l'assistant) pour essayer d'avoir des leçons pratiques en français. Nous pourrions aller au restaurant et l'assistant m'enseignerait certaines choses de la langue comme comment commander à manger. " Le reste de son temps, il le passe dans son appartement (payé par le club) et il fait des promenades en voiture, également fournie par le FC Nantes.
Oliech conseille aux joueurs kenyans qui désirent devenir pro de travailler dur. "Ce n'est pas parce que je fais de bonnes performances que l'attention se tournera vers des joueurs kenyans, ce n'est pas automatique. Ils doivent travailler très dur dans leur jeu. Ça a été difficile pour mon agent de convaincre les officiels du club français qu'un bon joueur pouvait venir du Kenya, et encore plus de l'est de l'Afrique. " En France, dit-il, les Camerounais, les Sénégalais, les Nigérians et les Ivoiriens font l'objet de davantage de convoitise dans la recherche de talents.
Il a révélé que Nantes l'avait observé en Tunisie lorsque les Harambee Stars s'étaient qualifiés pour la Coupe d'Afrique des Nations il y a deux ans. " L'entraîneur adjoint de Nantes m'a dit qu'ils m'avaient observé en Tunisie et qu'ils avaient suivi ma progression au Qatar par la suite. Nous avons besoin d'une exposition internationale plus grande de nos joueurs pour être capable de les vendre à l'étranger. "
Oliech a affirmé qu'en France, ils vendent leur football de manière « agressive ». L'attaquant vedette kenyan a vivement conseillé à des journalistes sportifs locaux de médiatiser le football local de manière tout aussi agressive pour mettre en valeur de jeunes talents. " Le football en France est un gros business. La couverture médiatique est superbe ", dit-il, avant de monter dans sa Toyota Rav 4 et de démarrer en trombe.
Article original de Gilbert Wandera and Robin Toskin
(*) traduction
ouahi sur le forum FCNantais.com
le 25 mai 2006
Lectures :
- Le Kenya sur Wikipedia
- Le Lion (Joseph Kessel)
- Vertes Collines d'Afrique (Ernest Hemingway)
- La Ferme africaine (Karen Blixen)
"Et toujours la masse colossale du Kilimandjaro, sommé de ses neiges, veillait sur les espaces brûlants et sauvages. Les bêtes étaient partout. Jamais je n'avais vu galoper autant de zèbres... bondir tant de gazelles... " (Joseph Kessel - Le Lion)
"Le Kenya chez Kessel , c'est le paradis perdu enfin retrouvé avec la douloureuse sensation de ne pouvoir l'atteindre car le narrateur, ressent profondément cette cassure intrinsèque au cœur humain qui le sépare de l'innocence. Dès lors, la problématique se pose, comment se sentir uni à la splendeur de ces paysages, comment retrouver le lien qui lui permettrait de renouer avec sa 'nature' primordiale et par là même vivre pleinement l'instant présent d'une aube se levant au bord du Kilimandjaro." |
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