Il y a un an Toulalan déclarait que le club ne désirait pas le conserver au delà de cette saison
Il est vrai qu'une clause libératoire peut aller de paire, d'un coté, avec une option prioritaire, de l'autre. A ce titre, l'agent du joueur a très bien pu « blinder » les tractations des deux cotés pour que son poulain, selon ses vœux déclarés, ne soit pas encore l'enjeu de toutes les surenchères comme ce fut le cas pendant plusieurs mois. Il se peut aussi que les accords passés, s'il y en a eu, on peut le penser, l'aient été entre les deux clubs sans que l'avis du joueur n'entre réellement en ligne de compte. Lui, il discute son futur salaire et sa prime à la signature et basta. On se souvient que Jérémy Toulalan avait déclaré à But ! Nantes en début de saison qu'il serait certainement transféré en juin car le club ne voulait manifestement pas le garder. Il disait alors que puisque le club n'avait fait aucun geste (pas d'augmentation de salaire), c'est qu'à l'évidence, il ne comptait plus sur lui. Logique implacable. On ne parlait pas alors d'une hypothétique clause libératoire …
Dérive, dérive football…
Sac de nœuds et jeu de dupes, il est bien difficile de démêler la vérité, que ce soit pour une clause libératoire tombée comme un cheveux sur la soupe ou pour un pré-accord dont on ne connaît ni la teneur ni la valeur juridique. Une dérive de toute façon condamnable quand un joueur est engagé dans un championnat qui oppose son futur ex-club à son futur club. La multiplication des prêts de joueurs, sanction bien souvent des mauvais choix d'un club, le FC Nantes en sait quelque chose depuis 5 ans, tombe parfois sous le coup de ce genre de bizarrerie, même si elle reste une bouée d'oxygène pour tout le monde…
Faire dire aux chiffres ce qu'on veut bien leurs faire dire…
Reste le volet financier de la tractation entre Jérémy Toulalan, le FC Nantes et l'OL. Les chiffres révélés ne reflètent évidemment pas toujours la vérité. Par contre, les protagonistes peuvent s'en servir ou non pour faire passer un message qui pourrait les avantager ou les excuser. A ce titre, on se souvient que Rudi Roussillon, pour se défendre des révélations de situation de dépôt de bilan évoquées par Le Parisien début janvier, avait indiqué que pour conserver le joueur, notamment en suivant les « revendications » des supporters, il n'avait pas hésité à tirer un trait sur 10 millions d'euros d'indemnités de transfert, somme à peu près égale au déficit du club fin juin 2005 et révélé début janvier. Courageux le Rudi ? malin surtout. On ne l'entend pourtant pas dire aujourd'hui qu'il a perdu la différence entre la proposition supposée de l'OL en juillet dernier (10 millions) et l'indemnité qui sera effectivement versée (7 millions). Ces trois millions d'écart, ajoutés au départ « gratuit » de Landreau auraient pourtant permis, en retour, de mettre du beurre dans les maigres épinards des Canaris ou auraient compensé pour le moins la perte des droits TV entre une 9 ème place souhaitée et la 14 ème place obtenue. Les joueurs et l'entraîneur sont certes responsables des résultats sportifs, mais les dirigeants sont responsables de la qualité et de la cohérence d'ensemble d'une équipe. On dira que cette saison les responsabilités sont, au minimum, partagées.
« Passe-moi le sucre »
C'est en tout cas le constat que peut faire le supporter lambda, bien loin des discussions qui ont lieu dans les officines des financiers des clubs et pour lesquelles la suspicion est toujours de mise. Un dirigeant de club nous confiera : « il y a des postes dans un club, dans le cadre de transferts, où des gens touchent forcément ou alors c'est de l'argent qui s'évapore dans la nature (traduire des comptes offshore), pas toujours pour être réintégré dans le club vendeur . » Certaines affaires en cours ne démentiront pas ce constat bête comme chou. Plus tangible, un manager, rémunéré légalement et essentiellement sur le salaire du joueur, voit le résultat de son pourcentage, faire une sacrée culbute. Lablatinière pour Landreau et Manuello pour Toulalan, font effectivement une opération bien juteuse… C'est beaucoup pour ce qui s'apparente à un travail saisonnier. On comprend mieux pourquoi cette profession hante les bords de touche des rencontres des 14, 15 et 16 ans…
Le FC Nantes plus maître de sa propre gestion
On ne dira pas : « s'ils existent, où diable sont passés ces 3 ou 4 ou 5 millions ? ». Mais on n'oubliera pas de se poser certaines questions. La somme de 10 à 12 millions de la saison dernière avait été reprise par Rudi Roussillon lui-même lors d'une réunion avec les supporters. Il en avait fait un argument de « courage financier » tandis que le club sombrait dans le rouge. Prévoyant, il parlera ensuite d'une clause libératoire jamais évoquée jusqu'alors. Et finalement Toulalan, pourtant pré-sélectionné chez les Bleus, voit son prix baisser de 3 millions en un an. On ne nous fera pas croire que les dirigeants nantais, issus d'un groupe comme Dassault, sont aussi mauvais et qu'ils s'assoient si facilement sur une telle somme… Pas content le vieux sinon. Le FC Nantes qui n'a plus droit au chapitre concernant sa propre gestion financière, dont d'éventuelles cagnottes constituées ou produits financiers, depuis que celle-ci est centralisée et remontée à la maison mère, bénéficiera-t-il entièrement du produit du transfert de son ex-meilleur joueur ? Rudi Roussillon est resté très évasif sur la question… (une enveloppe globale de 5 millions a été annoncée). Une gestion centralisée permet en tout cas de rendre encore plus opaque certaines tractations, comme si une filiale n'était plus qu'un poste budgétaire, des employés des numéros et les résultats de gestion transmis d'une filiale à une autre. Mais puisqu'on nous dit que le club en a déjà profité dès lors que Dassault aurait déjà mis la main à la poche… En dehors d'une caution écrite effectivement déposée à la DNCG, qui peut souscrire à l'idée d'un avionneur bienfaiteur du « pousse ballon » ?
On se rassurera comme on peut, en se disant que la somme de 10 millions annoncée la saison dernière n'était pas réelle et n'entrait classiquement que dans le cadre d'une surenchère ou encore que c'était ça ou perdre Toulalan un an plus tôt. Nous avons assez milité sur ce site pour son maintien, avec quelques retours de bâton pas piqués des hannetons, pour faire la fine bouche. Mais doit-on se contenter d'explications balisées, de silences sur la perte supposée de la transaction ou de mensonges de bon aloi ?
Payez supporters, payez…
Quant à l'OL par le biais de son site officiel OLWeb, il vend aujourd'hui la conférence de presse de Toulalan :
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Frédéric Porcher, le 19 mai 2006
Chroniques Transfert :
Autour de Jérémy Toulalan :
Autour de Rudi Roussillon :
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