Il paraît que ce n'est qu'une rumeur. Eh bien , il vaudrait mieux qu'elle le restât et qu'il n'y ait pas de feu derrière cette fumée noire que constitue la possible arrivée de Vahid Halilhodzic.
Car Coach Vahid, que Rudi Roussillon et même Serge Dassault, le comprennent une fois pour toutes : on n'en veut pas. On ignore qui lance, de façon aussi intermittente que régulière, cette information disant qu'il existe des contacts entre le Bosniaque et le club. Un journaliste ami qui se prend pour un imprésario et ne trouve son bonheur que dans un football de combat ? Un imprésario en mal de commissions ? Halilhodzic lui-même ? Il en est capable le bougre ! C'est en tout cas l'accusation qui fut formulée contre lui, il y a un peu moins d'un an, quand déjà sa possible venue avait été évoquée. Il reste qu'on dit aussi qu'à l'époque, Roussillon l'avait tout de même reçu. A croire, et d'un : que l'hypothèse a été vraiment envisagée ; et de deux : que lorsqu'on oeuvre chez Dassault, on a, parfois, du temps à perdre.
Bud est parti, Landreau va s'en aller
Depuis, le paysage a sensiblement changé à La Jonelière. Robert Budzynski qui s'était toujours opposé à la venue d'Halilhodzic (en tant qu'entraîneur comprenez-nous bien), est parti. Mickaël Landreau, que Vahid ne porte pas dans son cœur, s'apprête à plier bagage. Ah ! Qu'est-ce qu'ils sont bêtes à Paris : que n'ont-ils pas en effet conservé le Coach Vahid, ils seraient peut-être maintenant en Ligue 2 et en tout cas ils ne nous auraient pas piqué Micka !
Halilhodzic avait, on s'en souvient, bêtement et sévèrement critiqué Landreau lors du limogeage d'Amisse. Parce que Lolo était son ami. Parce que, surtout, il n'aime pas les fortes personnalités. Il n'apprécie que les moutons, sans cervelle, sans idées. Il hait la liberté d'expression et pour lui toute tête qui dépasse du rang est une tête à abattre. Un employé qui conteste les doctrines du patron, même si ces dernières risquent d'expédier l'entreprise droit dans le mur, c'est inadmissible aux yeux de l'ombrageux Bosniaque. Remarquez, sur ce plan-là, il ne s'inscrit pas forcément en contradiction flagrante avec le propriétaire du FC Nantes… |
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L'exacte antithèse du foot à la nantaise
Si on ne veut pas d'Halilhodzic, c'est tout simplement parce que sa philosophie, sa conception de voir et de faire jouer au football s'inscrivent à l'exact opposé des idées forces de Nantes. Plusieurs mondes séparent les conceptions de Coach Vahid des nobles idées de José Arribas et lui faire appel équivaudrait à faire une croix quasi-définitive sur les derniers vestiges du prestige et des grands principes nantais.
On ne veut pas d'un technicien qui prêche un football défensif où la notion de combat prédomine largement sur celle de spectacle. Pour nous, le football reste plutôt un art, ou simplement un jeu, ce n'est en tout cas pas la guerre.
On ne veut pas d'un homme qui applique des méthodes dictatoriales.
On ne veut pas d'un pantin désarticulé des bords de touche, dans le genre on a déjà eu Angel Marcos, il nous a suffi.
L'inventeur de la taupe
On ne veut pas d'un type qui passe ses matches à chercher à impressionner les arbitres plutôt qu'à regarder jouer son équipe. Qui fait preuve d'un état d'esprit négatif consternant. Qui s'en prend à tout le monde et qui se croit un pur génie. Qui ne parle que de travail, encore de travail, toujours de travail et jamais de plaisir. Qui prétend que l'argent ne l'intéresse pas alors qu'il percevait 850.000 francs par mois au PSG. Qui croit que la meilleure façon de régner consiste à opposer les hommes entre eux, à mettre en exergue leurs défauts, quitte à inventer des taupes pour monter des histoires abracadabrantes qu'il était le seul à croire. « Je travaille 24 heures par jour, » assurait-il quand il dirigeait Paris. Ah oui ! Et pourquoi pas 25 ? |
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On ne veut pas d'un technicien grillé dans tous les clubs où il est passé, rejeté par la plupart des joueurs qu'il a eus sous sa coupe, collectionneur d'échecs, sauf à Lille où Claude Puel n'a toutefois pas tardé à faire aussi bien et même mieux que lui.
Halilhodzic est parti en Turquie, à Trabzonspor où on ne se félicite pas forcément de ses services. Il brûle de revenir en France. Il essaie de se placer, il sollicite ses relations. On ose espérer que l'état-major nantais est suffisamment instruit et respectueux de l'histoire du club et des valeurs qu'il a longtemps incarnées, lesquelles ont fait sa force et sa renommée, pour laisser ce prédicateur d'opérette aller discourir ailleurs.
B.V., le 31 mars 2006
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