Elimination historique.
L’histoire de la Coupe de France est parsemée
de belles histoires pour les « petits » et d’accidents
pour les gros. Les Nantais ont déjà connu
par le passé de telles mésaventures (Vitrolles
lors de la saison 96-97 et St Leu 2 ans plus tôt).
Jamais pourtant, depuis qu’ils évoluent parmi
l’élite, ils n’avaient subi pareille
humiliation face à une formation évoluant
au-dessous du National (anciennement Division 3). Depuis
quelques saisons, ils étaient même réputés
pour ne plus tomber dans le panneau, au gré de tirages
souvent avantageux, et pour toujours faire valoir la suprématie
du football professionnel, quand bien même la manière
n’était pas toujours au rendez-vous, comme
ce fut déjà le cas face à Cournon et
Saumur. On se frotte les yeux, le troisième but de
Ehouman résonne encore à nos oreilles. Triste
record pour cette cuvée 2004-2005. Une ligne rouge
et noire au palmarès des désillusions. Un
peu de honte aussi quand les professionnels croiseront le
regard de leurs jeunes coéquipiers du centre de formation
qui affrontent des équipes de CFA tous les week-end.
On se souvient même, dans d’autres circonstances
évidemment, que ces mêmes pros avaient difficilement
battu leurs homologues de la CFA (2-0) lors d’un face
à face à La Jonelière.
« Ils ne sont jamais entrés dans la partie »
Cette défaite c’est aussi le premier gros échec
de Serge Le Dizet, qui se serait volontiers passé
de voir associé son nom à une contre performance
historique. Il n’empêche que le nouvel entraîneur
des Canaris aura des comptes à rendre lui aussi.
Aujourd’hui les joueurs sont inévitablement
en première ligne. L’instant n’est plus
à la révolte contre tel ou tel dirigeant.
« Ils ne sont jamais entrés dans la partie
», indique le coach nantais. A posteriori, forcément,
on se demande si l’important turn-over pratiqué
s’imposait. On s’étonne aussi encore
de l’équipe alignée d’entrée.
Les choix de Serge Le Dizet en question.
David Leray, Julio Cesar Caceres, Loïc Guillon, Bocundji
Ca, Aurélien Capoue, Grégory Pujol : hormis
Guillon, titularisés arrière gauche par deux
fois et Grégory Pujol aligné contre Saint-Etienne
et Monaco avec Keserü ou à Istres seul en pointe,
ces joueurs ont peu joué depuis la trêve. Comment
Serge Le Dizet pouvait-il prévoir que ces éléments,
à priori revanchards, ne répondraient pas
à son attente ? Seul Grégory Pujol, sorti
à la mi-temps sur blessure et auteur du premier but
égalisateur, échappe à la critique.
Sans changer son organisation, l’entraîneur
changea d’ailleurs Bocundji à la mi-temps,
tant le jeune Guinéen fut dépassé par
les évènements. Comment Serge Le Dizet pouvait-il
imaginer que sa défense prendrait l’eau à
chaque incursion des Boulonnais. Car cette défaite
ne souffre pas la contestation au nombre des occasions.
Lorsque Alexander Viveros se montre une fois de plus inconséquent
face à son adversaire direct (ce fut déjà
le cas face à Cournon et Saumur), lorsque David Leray,
bizarrement chargé de tirer les coups de pied arrêtés,
est à ce point fébrile, lorsque la charnière
Caceres, Guillon, la seule à avoir encaissé
3 buts cette saison (à Marseille), est tantôt
passive tantôt complètement dépassée,
il n’y a pas grand-chose à espérer.
Cetto blessé, Savinaud sur la banc durant une mi-temps,
Delhommeau en perte de vitesse et mis logiquement au repos,
c’est déjà beaucoup, mais pourquoi jouer
avec 3 milieux récupérateurs et un seul attaquant
? Serge Le Dizet voulait-il jouer timidement le contre face
à une formation de CFA ? Que s’est-il donc
passé dans la tête de l’entraîneur
des Jaunes ?
Où étaient les guerriers ?
Evidemment l’objectif principal de cette saison, celui
que s’est assigné Serge Le Dizet en priorité,
c’est le maintien. Cependant son turn-over hybride
n’aura pas vraiment convaincu. A son crédit,
il était normal de penser que s’il y avait
bien une rencontre lors de laquelle les réservistes
devaient avoir leur chance, c’était celle-là.
Une rencontre calée entre deux rencontres de championnat
inportantissime qui devait permettre à certains de
souffler ou de se soigner (Yapi, Diallo, Delhommeau, Cetto,
Quint), à d’autres de se montrer. La logique
de l’entraîneur nantais c’était
sans doute : j’aligne une équipe composée
pour moitié de joueurs revanchards et de l’autre
de joueurs à la mentalité de guerrier, mais
à Nantes ce terme sonne toujours bizarrement. Comment
expliquer autrement la présence de Bocundji ou surtout
celle de Toulalan, car si un joueur méritait de souffler,
c’était bien lui, puisqu’il ne bénéficiera
pas du repos engendré par la prochaine quinzaine
internationale. Les guerriers ne furent pas au rendez-vous.
Serge Le Dizet n’a donc pas voulu prendre le risque
du « gros » qui impose son jeu, car le jeu des
Nantais est aux abonnés absents depuis trop longtemps.
Le talent, l’orgueil et la fierté aussi, apparemment.
La défaite des joueurs.
Une formation de l’élite qui perd contre un
« petit », ça arrive et on appelle ça
communément, un accident. Il n’est pas certain,
qu’en l’occurrence, le terme soit bien choisi.
On tentera de s’y accrocher pourtant, car il faut
vite rebondir. On ne peut pourtant pas s’empêcher
de revenir sur les évènements de la trêve
lorsque les déclarations de Mickaël Landreau,
relayée par la solidarité de ses partenaires
conduisirent au limogeage de Loïc Amisse par le principal
responsable de la faillite : Jean-Luc Gripond. Chaque contre
performance des mutins sert les principaux visés
d’alors. La défaite face à Boulogne
n’est pas celle de Gripond, ça ne marche plus,
elle incombe aux joueurs et à leur nouvel entraîneur.
L’équipe n’avait pas le droit à
ce genre d’erreur, il faut le rappeler. Il faut désormais
qu’ils assument tout en restant aussi solidaires qu’ils
le furent quand ils ont porté le vent de la révolte.
Nantes est éliminé piteusement, c’est
une réalité. Cette défaite appartient
déjà au passé. L’actualité
tout aussi brûlante c’est le maintien, c’est
battre Ajaccio, prendre encore quelques points et assurer
quelques bonnes prestations face aux ténors d’un
championnat peu relevé. Nantes ne doit pas, ne peut
pas descendre, un peu comme Nantes ne devait pas, ne pouvait
pas être éliminé par un club de CFA.
Cette fois encore les Jaunes sont prévenus. Le club
a une histoire qui semble parfois dépasser ses joueurs.
Qu’ils fassent au moins de leur mieux désormais,
pour permettre au FC Nantes de rebondir la saison prochaine
sur des bases plus saines, malgré un Président
qui, à ce rythme, ne pourra pas jouer éternellement
le rôle de souffre douleur.
voir le
détail des buts en image >>>
F.P.
A Boulogne-sur-Mer (stade de la Libération),
Boulogne-sur-Mer bat Nantes 3 à 2 (mi-temps: 1-1)
Temps: frais, venteux puis pluvieux
Terrain: bon
Eclairage: satisfaisant
Spectateurs: 7300 environ
Arbitre : M. Kalt
Buts:
Boulogne-sur-Mer: Ducatel (6), Louiron (68), Ehouman (88)
Nantes: Pujol (10), Savinaud (63 sur pen.)
Avertissements:
US Boulogne : Louiron (27') Gamiette (32'), El Hajri (90')
FC : Nantes: Ca (45+1'), Leray (66'), Viveros (71') Toulalan
(90+1')
Les équipes:
US Boulogne-sur-Mer : Ménétrier
- Louiron, Benaïssa, Busin, Guignery - Labbé
(Ederson 79), Gamiette (Pruvost 79), Ducatel, Hogard - El
Hajri (Lecointre 90+1), Ehouman
FC Nantes : Landreau - Leray, Caceres,
Guillon, Viveros (Keseru 79) - Faé, Ca (Savinaud,
46'), Toulalan, F. Da Rocha, Capoue - Pujol (Bagayoko 46')
Banc : Radic, Dimitrijevic. (17ème Diallo)
Quarts de finale (19-20 avril):
Boulogne (CFA) - Auxerre (L1)
Sedan (L2) - Grenoble (L2)
Monaco (L1) - Clermont (L2)
Nîmes (Nat) - Sochaux (L1)
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