Le premier à faire tomber l'OL
Nantes venait de réussir là où tout le monde a échoué depuis le début de la saison : l'OL était à terre, éliminé de la Coupe de la Ligue. Comme l'an dernier à Lille, théâtre de son premier échec, exactement de la même manière. Laquelle a fait dire à Serge Le Dizet : « On ne les a pas battus, c'est vrai, mais on est tout de même qualifié et c'est l'essentiel ». Propos corroborés par Mickaël Landreau : « Lyon n'a pas été battu au score mais cela viendra, cette équipe n'est pas invincible ».
On le sait sans doute à Nantes un peu plus qu'ailleurs puisqu'on se rappelle aisément qu'il y a un mois, Lyon aurait déjà dû chuter à la Beaujoire. Il avait fallu la classe de Coupet et un manque de réussite évident de la part des Canaris (penalty raté par Savinaud) pour éviter à l'OL un premier naufrage. Mardi soir, Coupet n'était pas là et Rémy Vercoutre, sa doublure, détenteur de cette Coupe de la Ligue qu'il avait remportée la saison dernière avec Strasbourg, n'a pu que déplorer la casse.
Une excellente demi-heure
Il faut dire que Nantes, pendant presque toute la première période, a développé un football de la même veine que celui qui lui avait déjà permis de rivaliser face aux Gones, et même de les dominer, le 25 septembre. Jérémy Toulalan était déchaîné, c'est à croire d'ailleurs que l'OL est une équipe qui l'inspire, allez savoir pourquoi, et Keserü avait envie de démontrer une bonne fois pour toutes qu'il pourrait devenir, bientôt on l'espère, l'avant-centre que tout Nantes attend. Mauro Cetto en revanche n'est pas encore tout à fait prêt pour ce poste, c'est à lui que revint la première grosse occasion du match, dès la 5è minute, et il la rata. Il était idéalement embusqué dans la surface lyonnaise, il contrôla adroitement le ballon, mais son tir manqua d'autant plus de puissance que son pied d'appui s'était dérobé au moment de la frappe.
Keserü intenable et culotté
Keserü avait tenté une première talonnade d'entrée, Monsoreau s'était interposé. Il récidiva à la 18è minute, sur un centre de Da Rocha, et cette fois c'est un poteau qui repoussa cette initiative particulièrement culottée. S'il avait réussi, et il s'en fallut donc d'une pincée de centimètres, on aurait crié au génie. Da Rocha, parlons de lui, avait retrouvé son aile droite tandis que Capoue évoluait dans le couloir gauche, c'est dire que Nantes avait opté pour un système sans meneur de jeu axial, Toulalan et Savinaud se chargeant de la récupération tandis qu'en pointe Diallo et Keseru s'appliquaient à donner le tournis aux défenseurs rhodaniens. Le Roumain mit encore Vercoutre à contribution sur une reprise de la tête (sur un centre de capoue, 25è minute), le Malien, lui, fit mouche.
But de Diallo
On atteignait alors tout juste la demi-heure de jeu. Toulalan alerta Jean-Jacques Pierre sur sa droite, le centre du Haïtien passa derrière Savinaud et donc devant les Lyonnais qu'il avait entraînés, et arriva sur Diallo dont la reprise de l'intérieur du pied droit passa hors de portée de Vercoutre. Momo possède décidément le chic pour marquer des buts qui pèsent lourd.
Les Nantais menaient enfin 1-0, on précise enfin car cet avantage était amplement mérité, et ils purent ralentir la cadence qu'ils imposaient depuis le début. L'OL n'en sortit pas pour autant franchement la tête de l'eau et, à part un tir raté de Frau et quelques actions de Fred, on ne trouvait rien de vraiment tangible à inscrire à son crédit en ce qui concerne les 45 premières minutes.
Défense à cinq, Nantes subit
Dès le début de la seconde période, on comprit en revanche que chanson allait changer d'air, peut-être Houllier avait-il poussé une gueulante dans le vestiaire. Le match en tout cas s'emballa. Et si Keserü gaspilla une occasion en allant échouer sur Vercoutre (Capoue était démarqué à gauche), Fred ajusta l'instant d'après un magnifique coup franc qui fit frémir le poteau gauche de la cage de Landreau. Quand Juninho n'est pas là, Lyon est certes moins bon, il n'en conserve pas moins des tireurs de coups de pied arrêtés redoutables. Or, on sait que Nantes n'est pas des plus à l'aise lorsqu'il se trouve confronté à ce genre de problèmes et on se mit à trembler quand sa défense se trouva contrainte de concéder des corners. D'autant que Lyon avait sorti la grande armada : Malouda avait remplacé Pedretti et le géant Carew avait pris le relais de Frau. Du coup, Serge Le Dizet se résolut à sacrifier un attaquant et à miser sur une défense à cinq avec la rentrée de Guillon et la sortie de Keserü (69è).
Signorino se bat, Govou égalise
Nantes subissait de plus en plus, s'accrochant à son butin tel le lierre à la muraille et Signorino n'en finissait plus de se multiplier sur son flanc gauche, il avalait les hectomètres et se montrait l'un des plus ardents à vouloir manger du Lyon. Capoue, qui se tient la tête pendant une heure dès qu'il perd un ballon ou qu'un partenaire l'oublie, ferait bien d'en prendre un peu de graine, on crut d'ailleurs remarquer que Le Dizet l'y invita à plusieurs reprises.
Nantes souffrait donc. Mais il tenait. Du moins jusqu'à la dernière seconde des 90 minutes. A cet instant, Carew parvint en effet à prendre le meilleur dans les airs sur Cetto et à glisser la boon à Govou qui devança la sortie de Landreau.
Et Milos frappa
Tout était donc à refaire et c'était réellement très dur pour les Canaris. Glombard hérita pourtant d'une balle de match durant les trois minutes de temps additionnel, il l'expédia au-dessus. Si bien qu'il fallut se résoudre aux prolongations, lesquelles furent essentiellement marquées par un but de Fred refusé pour hors-jeu (104è), un shoot de Glombard capté en deux temps par le gardien lyonnais (105è) et une ultime tentative de Toulalan que Vercoutre renvoya comme il put.
Les 22 joueurs encore présents sur la pelouse étaient visiblement fourbus. Mais il fallait bien un vainqueur, des sourires et des grimaces. Mickaël Landreau se montra alors magnifique, comme souvent dans l'exercice des tirs au but. Il repoussa un premier tir de Carew puis gomma, face à Malouda, le raté de Guillon qui avait vu Vercoutre repousser le ballon. On en était alors à 2-1 pour Nantes, Diarra et Toulalan ayant fait mouche en début de série. Fred expédia le ballon sous la barre, Glombard lui répondit en prenant Vercoutre à contre-pied. 3-2 pour Nantes. Monsoreau entretint le suspense en ramenant l'OL à 3-3. Il restait à Milos Dimitrijevic à marcher jusqu'au point fatidique. Et à frapper.
B.V. (26 octobre 2005)