Par, Jack Languedoc, le 15 mai 2006 (*)
A la lecture de l'interview donnée dans Ouest France de ce jour (1), c'est vraiment la question qu'on peut se poser tant le bilan de la saison pourrait faire figure de trait tiré sur une expérience malheureuse.
Des maux qui ont pour nom : relâchement, sureffectif, …
L'inventaire dressé hier par Serge Le Dizet peut sembler abrupte, car il ne défend pas grand monde. Ouest France résume cela à des « maux de tête », on peut lire que le mal ressenti ne se soigne pas à l'aspirine. Dans cette interview, on parle encore de potentiel et de questionnements. Sans nier sa responsabilité, Le Dizet exprime une profonde fatigue de la vie de son groupe. Outre le
sur-effectif qu'il a toujours mis en cause, c'est plutôt le relâchement des cadres qui l'a véritablement déçu. Peut-on lui donner tort ? A bien y regarder pas vraiment. Les points perdus en fin de match et les matchs sans motivation apparente souvent à l'extérieur ou face à des équipes de deuxième partie de tableau, figurent au rang des exemples pertinents. Quand on analyse le classement, Paris et Monaco n'ont que 7 points de plus et, surtout, le 8ème est Nice qui a longtemps partagé le même gras ventre mou que le FCN cette saison. Autant de preuves que l'objectif sportif de la 8ème place n'était pas si intenable qu'il y paraissait.
…mais aussi, gestion inadaptée et recrutement décevant.
Aujourd'hui, sans parler de faillite, on sent bien que l'entraîneur fût à court de solutions quand il évoque avec autant de justesse deux de ses titulaires : « sur les côtés, un joueur comme Frédéric Da Rocha possédait la maîtrise du poste mais manquait de percussion. Sur l'autre aile, j'ai vu un Aurélien Capoue parfois très bon, à d'autres moments pas bon du tout . » Doté
d'un contingent d'arrivées peu satisfaisant pour des raisons qu'on suppose extra-sportive compte tenu des réserves qu'il porte sur "ses raisons"(M'Hadbi et Pierre), le coach a récemment considéré que seul Signorino était un véritable renfort de début de saison.
Regrettant les ratées de l'intersaison passée (Demont, Hellebuck, Koné), Serge Le Dizet, comme FCNantais.com cet été , met surtout en cause l'actionnaire de par le flou qui a entouré l'organigramme au moment de recomposer une équipe qui sortait d'une opération maintien plutôt délicate (Bud pas encore parti et N'Doram pas arrivé non plus). Sans être plus précis, il nomme le mal dans des termes qu'on sent choisi mais qui n'en demeurent pas moins clairs pour celui qui saura les lire : « Certains éléments dans la vie du club, qu'on le veuille ou non, se répercutent sur le terrain ».
Comme un parfum de départ…
Jamais l'entraîneur encore en place n'a évoqué plus directement ses rapports avec la présidence ou les rumeurs folkloriques de Marchand à Hallilodzic, en passant par Antonetti le « chouchou » d'un Gripond jamais avare d'entreprise de déstabilisation , qui courent sur le nom de son successeur. Pourtant dans cette interview « vérité », on le sent proche de la rupture. Expliquant ici un manque de moyen, là des aveux remis à plus tard , on imagine qu'il ne se projette plus avec cet effectif et ces dirigeants, tant il a collectivisé l'échec de cette saison en distribuant les parts de responsabilité. Réitérant ses remarques sur les objectifs d'un recrutement qui ne saurait s'envisager pour « faire du nombre », on peut douter que l'ossature type de l'effectif de la saison prochaine ressemble à son dessin : « pas trois ou quatre titulaires qu'il convient d'avoir mais cinq ou six, plus cinq ou six éléments capables de rivaliser et
autant de jeunes. »
Dans ces 24 joueurs, combien sont au club ? Si on ne doute ni de la douzaine de jeunes, ni des cinq ou six joueurs « capables de rivaliser », on peut se demander quels sont ces « titulaires » indispensables au vue de la balance départs / arrivées en construction. Enfin, en forme de paradoxe, Ouest France conclut son papier du jour sur deux produits du club (Drouin et
Pujol) à « intérêt sportif » avérés selon Le Dizet mais qui seront victimes de la politique de dégraissage. D'où cette question légitime, aujourd'hui qui définit l'intérêt sportif du FC Nantes ?
(1)
Ouest-France : Serge Le Dizet : « Les mecs ont lâché »
(*) Intervenant du forum FCNantais.com