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Landreau :
Il n'a eu aucun arrêt à effectuer de la rencontre. Et pourtant, il prend un but et est suppléé par deux fois sur sa ligne. Qu'en conclure ? D'une part qu'il rechigne toujours à s'imposer dans les airs sur les coups de pied adverses, d'autre part que sa sortie sur le but de Keita ne s'imposait peut-être pas. Mais Keita n'aurait-il pas centré en retrait s'il n'était pas sorti boucher l'angle ? La défense nantaise était certes hors de position, mais elle chercha davantage à couvrir la sortie de son gardien. Peut-être aurait-elle joué le coup différemment si Landreau n'était pas sorti. On ne sait pas. Pour le reste, le capitaine nantais a eu le bon goût de préférer bien souvent les relances courtes et il est bien sorti pour fermer la porte à Moussilou (60').
Leray :
Les deux mots qui viennent tout de suite sont propre et sérieux, pour qualifier sa prestation. Il n'est certes jamais monté très loin, notamment après la pause, mais il a malgré tout cherché à mettre ses partenaires du couloir dans les meilleures conditions. On notera, une belle action en première période avec un dribble entre deux Lillois et un tacle à la sortie pour donner le ballon à un partenaire. Sur le but, même si Keita part de son coté, sa responsabilité n'est pas en cause puisque Nantes était à la relance. Signorino dira que dans d'autres équipes, on aurait dégagé devant…
Cetto :
Blessé, il y a une semaine, l'Argentin a fait un match très propre et très appliqué, notamment dans ses relances en première période. Il a coupé quelques actions adverses et n'a pas trop cédé à la panique, même si en début de seconde période, il aurait pu tenter d'apporter un peu plus de sérénité. Reste qu'il discute toujours trop les décisions et c'est particulièrement dommageable sur les corners. Il a pris un carton en position offensive, pour un coup de coude qui ne s'imposait pas, même si Vitakic avait fait faute sur lui auparavant. Sur la fin, un corner revient dans sa direction, mais il est déjà sorti de sa concentration pour demander une faute à l'arbitre. Ça ne sert à rien et les arbitres du championnat le connaissent par cœur.
Guillon :
C'est vraiment la grosse satisfaction de cette deuxième partie de saison. La place de deuxième défenseur était en balance entre trois joueurs, il s'est imposé et ne laissera pas facilement sa place. La concurrence a parfois du bon, quand les joueurs ne s'apitoient pas sur leur propre sort. Il a vraiment franchi un palier par rapport à la saison dernière. Il est plus précis dans ses relances. Il prend confiance et participe davantage. Il est concentré et vient couper certaines actions en position de dernier défenseur. Il lui reste encore à être beaucoup plus présent physiquement dans les duels et à travailler sur les ballons aériens dans son dos.
Signorino :
Dans les phases de jeu, Franck Signorino a été encore une fois séduisant, par son abattage et son implication. Il n'est pas toujours servi par sa technique, mais il compense par le pressing incessant qu'il impose à son adversaire, ce qui lui permet parfois de rattraper une passe imprécise. Il fut par contre trois fois dominé par Makoun sur les coups de pieds arrêtés, ce qui obligea par la suite Da Rocha à le seconder. Ces erreurs de marquage auraient pu coûter très chères.
Bocundji Ca :
Très appliqué, il suit les consignes de son coach à la lettre. Il doit continuer dans ce sens pour acquérir de la confiance et pour se libérer peu à peu dans le jeu et dans le pressing. Il monte en puissance c'est certain. Attention à ce que cette nouvelle confiance ne lui fasse pas commettre certaines bévues, comme ces deux passes dangereuses au début de chaque mi-temps. Le risque pour lui est qu'il ne sache pas forcément bien se sortir du pressing adverse. Ce que certains entraîneurs n'hésiteront pas à faire dans le futur.
Jérémy Toulalan :
C'est le véritable métronome du jeu de son équipe. Quand il joue haut, tout le monde suit, tout le monde presse, tout le monde va au duel pour la récupération. Quand il est contraint de jouer plus bas, à l'inverse c'est toute l'équipe qui descend et qui subit, comme en début de seconde mi-temps. Serge Le Dizet lui a confié un poste intéressant, plus haut qu'à l'accoutumée et dans l'axe. Là où son rayonnement est le plus important. On a vu à Saint-Etienne que la tentative de le positionner à gauche n'était pas très heureuse. Un match plein donc, avec peu de déchet, sauf un : fatal, mais où la responsabilité est malgré tout collective.
Emerse Faé :
Il nous laisse toujours l'impression de pouvoir en faire davantage et de ne pas avoir encore franchi le palier attendu. Car il est doué et son potentiel est important. C'est certain. Par séquence, il montre donc qu'il pourrait apporter beaucoup plus. Il a réalisé malgré tout une bonne performance à droite. Certes il ne parvient pas à déborder et est plus prompt à transpercer la ligne adverse à la suite d'une passe ou d'une récupération dans l'axe. Sur le coté, il est un peu frustré. Par ailleurs ses centres ne sont pas très ajustés. Il a été très précieux dans la récupération, notamment quand il couvrait l'axe. Et surtout, il sauve deux buts sur sa ligne. Ne l'oublions pas.
Julio Hernan Rossi :
Il a réalisé sa meilleur mi-temps depuis qu'il est à Nantes, avec à la clé un but superbe. Il a surtout cherché à offrir des solutions de passes, à gauche, de manière très intelligente. Il a ainsi permis au jeu de rester dans le camp adverse. On reste malgré tout sur notre fin au niveau de la prise de risque et de la « perforation ». Il n'éclaire pas non plus le jeu. Est-il à l'aise à gauche ? quel serait son meilleur poste à Nantes ? Il a peu à peu disparu en seconde période avant d'être remplacé par Dennis Oliech.
Frédéric Da Rocha :
Comme Rossi, il a réalisé une très grosse première période, avec un mouvement incessant et des solutions de passes claires pour ses partenaires. Il avait lui aussi, à ce moment, des solutions évidentes, ce qui facilitait son jeu en première intention. Toujours aussi travailleur après la pause, il fut contraint de davantage porter le ballon. Il en perdit trop, car sans capacité d'accélérer, il ne parvient pas à faire la différence.
Mamadou Diallo :
On le redit, il s'agit véritablement d'un joueur précieux. Serge Le Dizet ne s'y trompe d'ailleurs pas. En difficulté et esseulé à Saint-Etienne, il a pu partager le boulot avec Da Rocha et Rossi. Ces déplacements sont intelligents, et il n'a pas perdu beaucoup de ballons, notamment grâce à une qualité de contrôle retrouvée. Il est décisif sur le but de Rossi, par son appel clair et la mise hors de position de deux adversaires. Il a aussi distribué deux ou trois passes qui auraient pu être décisives. Dommage qu'il ne soit pas parvenu à reprendre deux centres. Son bagage est complet, il ne lui reste plus qu'à progresser encore. Attention à ce qu'il n'ait pas des velléités de départ en fin de saison… Ne faut-il pas le prolonger et « l'augmenter » dès aujourd'hui ?
Dennis Oliech :
On ne va pas s'emballer, mais quelle entrée en jeu et quelle bonne inspiration de Serge Le Dizet. On crut d'ailleurs que c'est Olivier Quint qui serait appelé pour remplacer Rossi. Oliech nous a montré une sacrée pointe de vitesse et une aisance technique que son allure sur le terrain ne laissait pas entrevoir. De la prise de risque, des qualités pour éliminer un adversaire, de la prise de risque. Pourvu qu'il confirme !
Serge Le Dizet :
Il avait choisi de se priver de véritables joueurs de couloir. Il faut dire qu'il n'en a pas beaucoup, hormis Capoue qui a eu la bonne initiative de se faire suspendre pour trois matchs après une expulsion aussi bête que justifiée avec la CFA. Bamogo est lui aussi resté sur le banc. Il faut dire que son entente avec ses partenaires n'a rien d'évident. Rossi à gauche, Faé à droite, Da Rocha en soutien de Diallo et Toulalan devant Bocundji Ca, seraient-ce les bases tactiques pour un renouveau du FC Nantes ? A voir… Certains pourraient lui reprocher de ne pas avoir fait entrer Bamogo ou Quint à la place de Da Rocha. Mais avait-il envie de changer un système qui fonctionnait jusqu'à une bévue imprévisible ? Depuis la conférence de presse de Rudi Roussillon, certains indiquent qu'il serait lui aussi sur la sellette en cas de mauvaise fin de saison. Il a montré qu'il savait apporté une réponse tactique appropriée au jeu des Lillois. Changer une nouvelle fois d'entraîneur serait une nouvelle connerie ! Et ça n'est pas Jean-Paul Vanneraud, qui n'oublie pas de nous ressortir la menace Halilhodzic à la moindre occasion (aujourd'hui dans Presse Océan), qui nous fera changer d'avis.
Lille :
Les jeunes lillois étaient diminués par un turn-over accentué. Ils sont ainsi entrés bien timidement dans le match. Claude Puel a alors lancé Keita et Moussilou. Sans se montrer particulièrement à leur aise, notamment Keita, ils sont pourtant tous les deux à l'origine de l'égalisation. On a le sentiment qu'un LOSC un peu moins chamboulé aurait posé bien d'autres problèmes au FC Nantes.
L'arbitrage :
Monsieur Coué a été mauvais, c'est du moins le premier sentiment que l'on a eu à La Beaujoire. A la télé, ce fut toutefois moins flagrant. Disons qu'il en a fait beaucoup trop dans son soucis de tenir ce match, qu'il a trop vite vu dégénérer. Après la pause, il s'est fait un peu moins présent, quoiqu'il ait sifflé de nombreux coup-francs contre les Lillois pour des fautes pas toujours évidentes. Surtout il ne laisse pas à l'avantage à Nantes sur un coup franc lourd de conséquences, mais, ensuite, la faute en revient aux Nantais.
Frédéric Porcher, le 14 mars 2006