Aussi désolant qu'il est, le constat que l'ASSE et le FCN ne font plus peur à personne, est malheureusement bien réel. On le pensait précipité quand, en juillet dernier, les deux formations effectuaient un début de saison sur les chapeaux de roues. Aujourd'hui respectivement treizième et quatorzième, les deux équipes n'auront que le maintien en tête. Parce que même si le premier reléguable, Strasbourg est à douze points des Canaris, ceux-ci sont bien placés pour savoir qu'en football la roue peut tourner très vite.
Sous le signe du retour au jeu ?
Autant dire, qu'une fois encore, et bien que les trois dernières opposition entre les Jaunes et les Verts se soient soldées par 3 nuls sans but, un succès semble impératif pour inverser la tendance des trois derniers matches, où les Canaris n'ont engrangé que deux points, sur neuf possibles. Un rythme de croisière résolument trop faible, pour une équipe qui doit terminer à la neuvième place du classement au pire pour éviter d'accentuer un trou financier (dixit son Président) déjà inscrit au budget prévisionnel communiqué par la DNCG, à hauteur de plus d'un milion d'euros. Mais pour un FC Nantes dans le ventre (très) mou du championnat, qui dit neuvième, dit quatre points d'écart. Qui dit points d'écart, dit victoires. Or, si l'on se réfère à l'extrême pauvreté du jeu proposé face au PSG la semaine dernière, il y a de quoi se montrer pessimiste. Car si nombreux sont ceux qui s'entêtent à penser le contraire, Serge Le Dizet est à nouveau d'avis que le salut Nantais passe par le jeu, véritable modèle d'efficacité. De là à dire que s'il avait joué « à la Nantaise » depuis le début de l'exercice 2005/2006, le FCN n'aurait pas perdu un seul match, il y a un pas. Mais il n'est pas interdit de penser qu'il serait aujourd'hui à une place plus proche de l'objectif fixé en début d'année.
Mauro Cetto out, Pierre et Dimitrijevic de retour
En terme d'effectif, pour ce déplacement chez les décuples champions de France, Serge Le Dizet a décidé de reconduire un groupe plus ou moins semblable à celui qui avait concédé le nul face à Paris, à l'exception de Mauro Cetto, ménagé en raison d'une blessure à la cuisse droite et de Claudiu Keserü, appelé en renfort par la CFA, qui affronte Bordeaux, samedi à Saupin. Au chapitre des retours, notons celui de Jean-Jacques Pierre, non-utilisé depuis le 27 novembre dernier, qui profite ainsi du forfait de l'Argentin. Milos Dimitrijevic réintègre également le groupe. Espérons qu'il saura donner au jeu Nantais, une certaine tenue dans l'organisation, domaine qui a fait cruellement défaut samedi dernier.
Du côté Stéphanois, même si le groupe officiel n'est pas connu, on sait d'ores et déjà qu'au moins trois joueurs, tous défensifs, ne seront pas de la partie : Vincent Hognon, Bruno Basto et Alaeddine Yahia. Mais il ne s'agit pas là d'une première : sur les onze matches disputés par les Verts en 2006, le coach Elie Baup, n'a jamais pu aligner deux fois de suite la même défense.
Alors que peut-on espérer de ce déplacement dans le Forez ? Certainement pas un retour du « jeu à la Nantaise », même si le contraire ravirait les supporters. Une victoire ? Possible… Encore faut-il que les coéquipiers de Mickaël Landreau se montrent plus inspirés que ces dernières semaines. Car si le club semble enfin s'être trouvé un buteur en la personne de Mamadou Diallo, ce dernier ne pourra pas se créer des occasions de buts de lui-même et devra bénéficier d'un effort collectif de l'équipe.
Un succès augmenterait le capital points des Canaris à 38 et leur permettrait de conserver un mince espoir de concrétiser l'objectif présidentiel de finir dans la partie supérieure du tableau.
Et dire qu'il y a encore quelques années de cela, cet objectif était Européen… Le President de l'ASSE y pense, mais il se donne trois ans pour y parvenir. A Nantes on n'en parle surtout pas. La carotte c'est juste une "grande équipe" pour la saison prochaine... mais l'histoire ne dit pas par quel miracle, le Président Roussillon y parviendra...
Par Loïc Souchon, le 5 mars 2006