Quelle valeur attribuez-vous au point pris à Bordeaux ?
C'est un bon point ! Il n'était pas évident à prendre ! Au départ, compte tenu des circonstances, des remaniements que nous avions dû effectuer et de nos résultats obtenus jusqu'à présent à l'extérieur, nous nous étions dit qu'un nul ce serait bien. Nous l'avons obtenu, il y a donc matière à être satisfait
N'avez vous pas eu l'impression en cours de match, alors que Bordeaux dominait sans être efficace, que vous pouviez obtenir davantage ?
On peut toujours espérer mieux. Seulement, si nous avons eu quelques opportunités, Bordeaux aussi s'en est créées ! Davantage même. Les Girondins ont tout de même eu souvent la situation en mains et nous avons souffert durant les 25 dernières minutes. Sur un terrain pareil on laisse de la gomme et nous n'avions plus forcément les moyens, en fin de rencontre, d'aller chercher un autre résultat. Non, non, ce nul me paraît assez équitable, on s'en contente aisément.
Vous aviez changé votre dispositif tactique en adoptant une défense à cinq, quelle réflexion vous avait amené à cette modification ?
D'abord le fait que notre défense était très remaniée avec les suspensions de Pascal Delhommeau et de Franck Signorino et de la blessure de Jean-Jacques Pierre. Ensuite le fait que si nous avions pris quatre points lors de nos deux premiers déplacements, trois à Rennes et un à Nice, nous étions, depuis, toujours rentrés bredouilles. Alors, j'ai voulu provoquer quelque chose, un déclic, casser des habitudes, responsabiliser davantage les joueurs à travers des changements.
Dans ce dispositif Capoue a tenu un rôle inhabituel et il s'en est bien sorti, n'est-ce pas une surprise ?
Pour moi, non. Je pensais qu'il était capable de réussir ce qu'il a fait. Il était d'ailleurs parmi les joueurs que j'avais le plus responsabilisés, en lui faisant comprendre qu'il avait une nouvelle chance, dans un rôle inhabituel pour lui. Et qu'il lui fallait la saisir.
N'auriez vous pas dû le sortir avant qu'il n'écope d'un carton rouge ? Vu des tribunes, son expulsion paraissait inéluctable
C'est vrai que le danger de cette expulsion existait. Mais par rapport au dispositif qui était en place, je n'avais pas de solution de rechange. Il n'y avait aucun arrière gauche sur le banc, ni sur le terrain. Je pouvais certes déplacer Loïc Guillon sur la gauche, comme on l'a fait après, pour les toutes dernières minutes. Mais comme tout fonctionnait bien, j'ai préféré prendre le pari de laisser Aurélien Capoue sur le terrain, en espérant qu'il irait au bout de la rencontre…
Peut-être avez vous considéré que son expulsion ne serait pas gênante pour mardi car compte tenu des efforts qu'il a accomplis ce soir il aurait été de toutes manières cramé physiquement
Alors là, je ne suis pas d'accord. Aurélien Capoue dispose d'un volume physique important, il est même l'un des joueurs les plus costauds sur ce point. Techniquement, il n'est pas mal, non plus. Ce qui lui manque, c'est la discipline dans le jeu, la concentration.
Vous présenterez-vous avec la même formule mardi soir ?
Pas forcément ! D'abord parce que nous n'aurons pas les mêmes joueurs. Il y aura des changements, compte tenu de la suspension de Capoue donc, mais aussi du retour des suspendus et éventuellement des blessés. Nous allons réfléchir, récupérer et bien nous préparer. Il y a des bobos, Habib Bamogo notamment, de la fatigue aussi. Ce sera un autre match.
Considérez-vous avoir pris un ascendant psychologique ?
Non. On est à égalité. C'est d'ailleurs ce que j'ai dit aux joueurs à la fin du match. « C'est bien. Mais n'oubliez pas que si nous en sommes au même résultat mardi soir, après 90 minutes, il y aura encore une demi-heure à jouer. Alors ce sera encore plus difficile. »
Recueilli par B.V. (le 17 décembre 2005)