Etouffés d'entrée
Les Canaris, trop timides, ont été étouffés d'entrée. Pendant une bonne demi-heure, ils ont subi la pression adverse, ils ne sont que rarement parvenus à se dégager et à amorcer la construction de vagues actions offensives. Toulalan jouait bas et la défense centrale éprouvait mille difficultés pour contenir le remuant Pauleta. Alors Landreau dut sortir le grand jeu. Il s'interposa plusieurs fois face au Portugais, notamment à la 20è minute où il gagna un face à face délicat. Il fut aussi sauvé par sa barre à la 15è minute. Il vit également le ballon passer de quelques centimètres à côté du cadre à la 28è minute.
Le vice a été payant
Nantes qui avait rapidement perdu Emerse Faé, remplacé par Da Rocha (11è) était alors méchamment ballotté. Il lui fallait donc contenir Pauleta, ce qu'il ne réussissait qu'à grand'peine, mais aussi Kalou et surtout Rothen qui, sur son aile gauche, faisait des misères à David Leray. Ce dernier avait même écopé d'un avertissement dès la 18è minute pour avoir marché sur le pied de son opposant. La sanction était sans doute méritée, on put s'étonner cependant qu'elle soit arrivée à retardement, c'est à dire après que Rothen, qui n'était tout de même pas touché à mort, ait fait un peu de cinéma. Dans un premier temps, Stéphane Moulin, dont on va reparler, s'était contenté de siffler le coup franc qui s'imposait. Comme quoi, avec cet arbitre, le vice est un atout payant.
Cissé utilise les grands moyens
Le premier acte fut donc on ne peut plus délicat pour les Canaris qui de toute évidence avaient affaire à une équipe supérieure et plus déterminée. On nota cependant qu'un départ de Diallo fut stoppé pour un hors-jeu qui n'existait pas et que, juste avant le repos, Edouard Cissé utilisa les grands moyens afin d'arrêter Glombard qui s'ouvrait le chemin du but. Il en résulta un carton jaune logique pour le Parisien et un coup franc que Savinaud expédia dans le mur. Si bien que la pause survint sur un score de 0-0 qui ne désavantageait certes pas les Nantais, même si, au fil des minutes, ils avaient retrouvé quelques bouffées d'oxygène.
Edouard Cissé entama la seconde période comme il avait terminé la première, par une intervention illicite sur Glombard. Elle lui valut le même tarif : carton jaune, lequel, du coup, vira au rouge.
Nantes n'exploite pas la situation
On en était à la 48è minute et on put espérer qu'une nouvelle partie, plus alléchante, allait débuter puisque Nantes disposait de presque toute une mi-temps pour profiter de son avantage numérique. Or, force est d'avouer qu'il ne sut pas exploiter les circonstances. Il ne contrôlait toujours pas les événements en milieu de terrain, les attaquants étaient peu servis et l'entrée en jeu de Bamogo à la place de Yapi, Diallo glissant alors sur le flanc gauche, n'apporta rien de positif. L'ancien Marseillais qui se plaint de ne pas disposer de beaucoup de temps de jeu ne sut pas vraiment mettre à profit celui qui lui fut offert sur la pelouse du Parc.
Car c'est Paris qui continuait à se montrer le plus dangereux et Signorino effectua un joli sauvetage devant Kalou qui était parvenu face à Landreau (55è). Les Nantais continuaient à concéder des corners sur lesquels on les voyait tous se replier aux abords de leurs 16 mètres, y compris les attaquants, ce qui était à la fois fort de café, maladroit et naïf. C'est en tout cas à la suite de l'un de ces coups de pied de coin que tout bascula.
Un but plus que litigieux
On atteignait la 66è minute et on en arrive là à la forme. Aux incidents de jeu qui rendent la défaite des Nantais très contestable et qui leur donnent l'impression, pas forcément fausse, d'avoir été volés. On sentait plus ou moins confusément, depuis l'expulsion de Cissé, que Stéphane Moulin, était embêté d'avoir dû appliquer le règlement et qu'il éprouvait l'envie de donner un petit coup de pouce aux Parisiens. On croyait que ce serait en expulsant un Canari et Leray avait visiblement intérêt à se tenir à carreau. Les événements fournirent à l'arbitre l'occasion de procéder autrement. Suite au corner précédemment évoqué, la défense nantaise dégagea, un peu n'importe comment puisque c'est Dhorasoo qui récupéra le ballon. Il expédia une longue chandelle en direction du but de Landreau. Trois Parisiens étaient alors hors-jeu. L'assistant, le même qui en première période avait signalé Diallo en position illicite alors qu'il ne s'y trouvait pas, pour près d'un mètre, ne jugea pas utile d'intervenir.
Passe décisive du bras
C'était son droit puisque le ballon alla vers Kalou, en position licite, lui. On peut toutefois penser que 80 pour cent des arbitres auraient, en semblable circonstance, lever leur drapeau tant la position des Parisiens influait sur celle des défenseurs nantais. On aurait mieux compris si Kalou avait poursuivi et était allé lui-même au but. Dans ce cas-là, oui, l'assistant aurait eu raison. Seulement l'Ivoirien remit en retrait sur Yepes, l'un des joueurs se situant précédemment en position illicite. Dès lors, la décision prise par les arbitres devenait moins confortable. Elle était carrément intenable quand on vit que Kalou avait effectué sa remise en retrait du bras. Même les nouvelles règles, derrière lesquelles Stéphane Moulin essaya maladroitement de se réfugier, n'autorisent pas semblable subterfuge. « Ce n'était pas intentionnel, c'est le ballon qui est retombé sur le bras, » prétendit-il. Pour un peu, il aurait voulu nous faire croire que si Kalou avait écarté les coudes, c'était pour éviter le cuir…
Pauleta le bourreau
L'arbitre valida donc ce but, les Parisiens pouvaient le remercier du cadeau et les Nantais le maudire. Ce mauvais coup eut toutefois le don de les réveiller enfin et de les amener à sortir de leur réserve. Toulalan prit davantage de risques et se mit à peser sur le jeu, davantage que lorsqu'il se cantonne dans son rôle de récupérateur. C'est un point qui mériterait sans doute réflexion.
Mais si les Canaris étaient enfin entrés dans la partie, ils ne menaçaient pas pour autant la défense parisienne, ils ne la mettaient pas hors de position et sur un contre de Kalou l'affolement s'empara une nouvelle fois de l'arrière garde nantaise. Landreau intervint, sans cependant parvenir à maîtriser un ballon que Savinaud lui remit en retrait. Coup franc dans la surface ! Bernard Mendy décala Pauleta dont la reprise, sous la barre, fit superbement mouche. Au départ, Yepes avait sans doute commis une obstruction sur Landreau, lequel s'était placé devant son mur, mais Stéphane Moulin n'en tint absolument pas compte.
Paris menait donc 2-0 et on comprit que, même s'il restait plus d'un quart d'heure, le match était plié. D'ailleurs, hormis une occasion de Keserü, suite à un coup franc rapidement joué par Bamogo, Nantes n'eut pas l'opportunité de rallumer la moindre illusion.
B.V. le 3 octobre 2005.