Trois points, c'est tout
C'est bien évidemment d'abord une victoire sur Toulouse que Nantes a remportée. Mais c'est aussi, on veut le croire, une victoire sur la peur. La peur de perdre. La peur de se faire surprendre sur une contre-attaque. La peur de prendre un but fatal au cours des dernières minutes. La peur de jouer tout simplement. En quittant Troyes, Serge Le Dizet avait soufflé : « Cette défaite fait mal à la fois sur la forme et sur le fond, elle risque surtout d'ébrécher notre confiance. »
Celle-ci sera-t-elle restaurée grâce au succès acquis face à l'équipe de Monbaerts ? On peut l'espérer. En attendant, il est paradoxal de noter qu'en jouant plutôt bien au stade de l'Aube les Canaris en étaient repartis déplumés alors qu'en produisant un spectacle assez médiocre contre Toulouse ils sont sortis en vainqueurs de la Beaujoire…
Il faudrait maintenant parvenir au bon équilibre : bien jouer et gagner.
Diallo ouvre le score
Mieux jouer que samedi en tout cas. Pourtant, la rencontre était plutôt bien partie. Glombard l'entama même de façon tonitruante en filant sur l'aile droite et en adressant un centre que M'Hadhbi faillit, de la tête, convertir en but.
C'eut été superbe. Mais ce n'était que partie remise. Après une alerte provoquée par le talentueux et empoisonnant Santos (Cetto écarta un ballon chaud qui avait été seulement repoussé par Landreau), Nantes ouvrit en effet le score dès la 18è minute. M'Hadhbi botta, du gauche, un coup franc sur lequel Mamadou Diallo bondit, tel un léopard. Sa reprise de la tête mystifia Revault.
Puis il enfonce le clou
A cet instant, l'avantage pris par Nantes n'était pas illogique puisque l'équipe de Le Dizet dominait dans l'ensemble les débats même si elle ne les maîtrisait pas vraiment. Parce que les mauvaises passes, et surtout les mauvaises relances, étaient trop nombreuses. Parce qu'aussi le porteur du ballon ne disposait pas, faute de mouvements de ses partenaires, d'un éventail de possibilités aussi large que souhaité.
Nantes n'en enfonça pas moins le clou. A la 33è minute, sur une belle ouverture de Dimitrijevic, Arribagé ne put que dévier le ballon, lequel s'éleva dans les airs. A sa retombée, Diallo se montra le plus prompt et, d'une reprise pas forcément très orthodoxe, il surprit une nouvelle fois Revault.
Trop de tergiversations et de mauvaises passes
Nantes ne pouvait rêver d'un meilleur scénario. La réussite, pour une fois, était clairement de son côté. Il vécut pourtant une seconde période très laborieuse. Au lieu d'assommer les Toulousains, les Canaris tergiversèrent tant et plus qu'ils permirent à leurs adversaires de se remettre dans le sens de la marche. Un coup franc de Mathieu faillit ainsi surprendre Landreau et Toulouse devenait de plus en plus entreprenant quand Le Dizet décida d'effectuer deux changements, Da Rocha et Bamogo prenant le relais de M'Hadhbi et de Glombard. L'entrée en jeu du premier, sur le flanc gauche, fut plus convaincante que celle du second. Nantes retrouva momentanément quelques couleurs et Revault dut s'interposer face à Bamogo (68è) puis Diallo (69è).
Absence de rythme
Cette réaction fut cependant de trop courte durée. Nantes ne parvenait pas à donner un véritable rythme à la rencontre et Toulouse redevint dangereux par Bergougnoux qui rata d'abord une occasion en or alors qu'il était seul face à Landreau (73è) puis catapulta un boulet juste au-dessus de la cible.
On tremble en se demandant ce qui serait advenu si les visiteurs avaient réduit l'écart à cet instant-là. On peut aussi remercier Monbaerts d'avoir fait sortir Santos au profit de Moreira au lieu de les faire évoluer tous deux ensemble. Le coach toulousain n'est visiblement pas un adepte de l'attaque. Pourquoi a-t-il recruté tant d'attaquants de valeur si c'est pour les laisser moisir sur le banc ? Il aurait peut-être mieux fait de chercher un défenseur central.
Pas le moment de faire la fine bouche
Mais à chacun ses problèmes n'est-ce pas, les minutes qui filaient se chargèrent de résoudre ceux des Nantais. Quand les Toulousains comprirent qu'ils ne reviendraient pas, la fin de match devint assez lénifiante. Les trois points acquis après quatre journées sans victoire semblèrent toutefois suffisamment précieux aux joueurs et à leur entraîneur pour qu'ils n'éprouvent pas l'envie de faire la fine bouche. Ils ont en partie gommé l'injuste revers de Troyes. Il reste à espérer qu'ils contribueront à « libérer » les têtes et qu'ils trouveront confirmation dès mercredi soir à Sochaux.
B.V. le 18 septembre 2005.