Si une équipe méritait de l'emporter…
« Si une équipe méritait de l'emporter, c'est bien Nantes, » a assuré Serge Le Dizet et on voit mal comment on pourrait contester cette affirmation, tant Metz se contenta de subir, affichant clairement ses intentions négatives en se massant dans son camp dès le départ. Ce ne fut pas une surprise, certes, on peut simplement s'étonner que l'entraîneur d'une équipe aussi rébarbative soit le responsable du syndicat qui régit sa profession. Croit-il donner le bon exemple ? En tout cas, la première période n'était pas encore achevée que Fredy Fautrel, l'arbitre, invitait déjà Grégory Wimbée à accélérer le processus de ses dégagements sous peine d'écoper d'un carton jaune.
Diallo blessé
Il faut dire que le gardien lorrain s'était retrouvé rapidement sur des boulets ardents car le début de match des Nantais, on l'a dit, fut emballant. Ainsi, dès la 5è minute, Wimbée ne fut pas mécontent de se trouver sur la trajectoire du tir de Diallo qui venait de reprendre un centre de M'Hadhbi, bien servi sur la gauche par Toulalan. Diallo, encore, lui, de la tête cette fois, expédia le ballon de peu à côté à la 13è minute, suite à un corner.
On en était ainsi à deux occasions nettes et il est plausible de croire qu'elles auraient pu modifier le scénario de la rencontre. En cas de réussite bien sûr. Ce ne fut malheureusement pas le cas. Pire : sur sa reprise de la tête, Diallo fut touché au nez par le crâne de Bassong et il lui fallut quitter le terrain. « Il nous a manqué, regretta ensuite Le Dizet, il représentait le point d'ancrage de nos attaques ».
Pénalty contre Méniri ?
Toujours est-il que la flambée initiale nantaise s'éteignit à petit feu. Yapi évoluait en numéro 6, permettant ainsi à Toulalan de bénéficier de davantage de liberté mais ni l'un ni l'autre n'influait sur le jeu autant qu'espéré. Les Canaris reprirent pourtant des couleurs juste avant la pause, notamment sur une montée de Loïc Guillon, lequel mérite d'ailleurs d'être crédité d'un bon match. Il a su prendre des initiatives et cette action en fut une. Il la termina par une ouverture à destination de son copain Grégory Pujol. Ce dernier tenta sa chance deux fois, de la tête d'abord, du pied ensuite mais Wimbée, judicieusement sorti, brisa ses deux tirs dans l'œuf.
On approchait du repos lorsque Meniri, dont le retour a fait du bien à l'arrière-garde messine, chargea rudement Pujol dans la surface de réparation. Fredy Fautrel, dont l'arbitrage ne fut vraiment pas « grandiose », ne broncha pas. On peut considérer qu'il eut tort. Car si la charge fut effectuée de l'épaule et donc correcte sur ce point là, elle ne s'inscrivait pas dans une lutte pour la conquête du ballon, tant ce dernier était alors éloigné. Elle était donc répréhensible. Or, sur quoi débouche normalement une telle faute dans les 16 mètres ?
Manque de lucidité
Grâce à la mansuétude arbitrale, les Messins terminèrent donc le premier acte sans dommage. Sans le savoir encore, ils avaient somme toute accompli le plus dur. Nantes ne parvint pas en effet à emballer véritablement la partie durant la seconde période. Il domina encore mais sans parvenir à trouver une brèche. Bamogo échoua de justesse sur Wimbée à la 63è minute. Le gardien lorrain repoussa d'abord son tir puis il capta son centre. C'était bien joué de sa part. Pujol ne put reprendre un centre de Savinaud (65è). Delhommeau puis Signorino (79è) effectuèrent de mauvais choix, en ne voyant pas un partenaire sur leur droite. C'était un manque de lucidité. Il était peut-être dû au fait que les jambes nantaises devenaient de plus en plus lourdes. Et puis, dans ces cas-là, c'est à dire quand le temps commence à presser, la bonne volonté et la rage remplacent souvent, désavantageusement, la réflexion. Nantes jouait trop long, il n'écartait pas suffisamment le jeu, négligeant le flanc droit, il tombait aussi, à l'image de Bamogo, dans un excès d'individualisme. En outre, Da Rocha était signalé hors-jeu, probablement à tort, alors qu'il avait tout l'espace devant lui.
Rien n'y faisait
Si on parle de « Da Roche », c'est parce qu'il avait effectué son entrée en jeu à la place de Pujol quelques instants plus tôt (77è). Le Dizet avait en effet modifié quelque peu ses batteries, Yapi laissant sa place à Leray, changement qui avait permis à Savinaud de monter en milieu de terrain (69è) et à Toulalan de se retrouver pratiquement meneur de jeu. Mais rien n'y faisait. La forteresse messine résistait, elle lançait même quelques contres comme une action de Cherif qui contraignit Guillon à une intervention délicate (83è). On en resta donc à ce score de 0-0. A une déception, c'est vrai. Mais qui dans le championnat de France est capable de produire réellement du spectacle contre Metz, s'il ne fait pas sauter le verrou d'entrée ? Diallo n'y est pas parvenu, dommage !
B.V. le 28 août 2005.