Serge Le Dizet modifie son équipe
Après la défaite concédée à La Beaujoire
face à Ajaccio, les supporters nantais étaient subitement retombés
sur terre. Le FC Nantes, toujours 3ème grâce à ses deux
premiers beaux succès, entretenaient à nouveau le doute. Du
fait de blessures de début de saison, Serge Le Dizet n’avait
pas pu reconduire sa formation gagnante. Il en allait de même à
Nice, puisque Imed M’Hadhbi était jugé à nouveau
trop court, tandis que Gilles Yapi devait être économisé
après sa rencontre de milieu de semaine avec la sélection ivoirienne.
Pourtant, au risque de commettre les mêmes erreurs que son prédécesseur
lors de l’entame de la saison dernière, le coach nantais décidait
de chambouler son effectif. Ainsi, Pascal Delhommeau prenait place sur le
banc au profit de Loïc Guillon. Surtout, Nicolas Savinaud retrouvait
un poste de milieu de terrain tandis que David Leray était titularisé
à droite. Enfin, Mamadou Diallo était préféré
devant à un véritable meneur de jeu.
Une défense aux abois
Très vite on comprit que les Canaris n’étaient pas dans
un bon soir. Les Niçois trouvaient des décalages au milieu avec
un excellent Balmont à la baguette. Ils parvenaient à déborder
sans difficulté sur les cotés et profitaient des relances hasardeuses
des défenseurs ligériens, avec une mention spéciale pour
David Leray et Mauro Cetto. Bagayoko remonté comme une pendule donnait
le tournis à Loïc Guillon, Vahirua distribuait quelques ballons
chauds, sans trop forcer son talent et Bakari Koné donnait du fil à
retordre à Franck Signorino, seul défenseur exempt de reproche.
L’ouverture du score de Bagayoko fut rapide et logique. Vahirua dépose
un coup franc sur la tête de l’attaquant Malien. Landreau est
à la parade mais le joueur prêté par le FC Nantes a suivi
et reprend victorieusement (7’). Un but encaissé aussi rapidement
rappelait les mauvais matchs amicaux des Canaris. Dans le jeu ce souvenir
était encore plus criant. Il y eut bien quelques décalages trouvés
face à une défense centrale niçoise loin d’être
sereine. Mais jamais Grégorini n’eut à véritablement
s’employer. Au contraire de Mickaël Landreau qui annihila quelques
occasions adverses, comme sur une frappe de Koné (27’), une tête
de Varrault (28’) et une reprise de Bagayoko (39’).
Serge Le Dizet recadre ses troupes
Les Nantais n’étaient pas bons, mais quand ils parvenaient à
accélérer et à enchaîner quelques passes vers l’avant,
on sentait malgré tout qu’ils pouvaient créer le danger
face à un adversaire tout de même à leur portée.
A la mi-temps, Serge Le Dizet a manifestement pointé le mal jaune de
cette première mi-temps : défendre plus près et avec
un engagement incomparable, qui se traduisit par la suite par un florilège
de cartons jaunes. A la pause, on pense pourtant qu’il va changer ses
batteries en insistant sur la maîtrise, puisqu’il demande à
Gilles Yapi et Milos Dimitrijevic de s’entraîner au milieu du
terrain. Ce sont pourtant les mêmes onze nantais qui reprennent.
Les Jaunes proches du hold-up
Les Niçois pénètrent sur la pelouse tardivement. Effets
et conséquences : ils regardent le raid solitaire d’Emerse Faé
et s’égarent dans les fausses pistes des attaquants nantais.
Faé poursuit et trompe superbement le portier adverse. Coup de froid
dans un Stade du Ray jusque là impeccable. Pendant 35 bonnes minutes
les Canaris vont maîtriser les débats. Ils jouent plus haut et
s’attachent à garder le ballon plutôt qu’à
trop se précipiter, même si Landreau abuse parfois de longs dégagements.
Ils auraient même pu réaliser le hold-up parfait, sur un centre
tendu de Franck Signorino dégagé difficilement par Tchato à
tel point qu’on crut un moment à un but contre son camp (68’).
Les Niçois dangereux jusqu’au bout
Entre temps, tandis que le tableau d’affichage égrenait les buts
lensois face à Auxerre, les Niçois se procurèrent une
nouvelle grosse occasion, mais Bagayoko ne pu cadrer sa reprise sur une remise
de la tête de Roudet au second poteau, sur laquelle David Leray aurait
pu entendre parler du pays… (56’). Malgré l’emprise
nantaise, les Niçois se créaient une nouvelle occasion franche
par Bagayoko (70’), mais Landreau boucha parfaitement l’angle
de tir. Ce match nul ne tenait donc qu’à un fil et les Niçois
retrouvaient enfin du peps en fin de rencontre tandis que les Jaunes manquaient
totalement de maîtrise en perdant beaucoup trop vite le ballon, malgré
l’entrée en jeu de Gilles Yapi (60’).
Mauro Cetto pète un câble
On se demanda bien ce qui se passa dans la tête de Mauro Cetto lorsqu’il
se lança dans un tacle par derrière assassin sur Bagayoko. Résultat
: un coup-franc dangereux et une expulsion on ne peut plus logique décidée
par le très bon Monsieur Bré. L’arrêt de jeu est
heureusement suffisant pour permettre l’entrée de Pascal Delhommeau
à la place de Bamogo. Nantes va subir mais ne va pas plier malgré
une nouvelle énorme occasion gâchée par Roudet qui dévisse
sa reprise au second poteau, dans une zone une nouvelle fois désertée
par David Leray… (90+5’)
Hommage à Oscar Muller
Comme les joueurs du FC Nantes qui portaient un brassard noir, nous avons
une pensée très sincèrement émue pour Oscar Muller
décédé à la suite d’un accident de la route
à La Réunion. Nous n’oublierons jamais sa saison 76-77
notamment, lorsqu’il reprenait de sa grosse frappe si identifiable,
les centres en retrait de Lolo Amisse. On se souvient de son allure sur le
terrain. Nous pensons à sa famille et aux joueurs qu’il entraînait
sur son île, lesquels nous avaient contacté au mois de juin pour
les aider à lui concocter un cadeau souvenir pour son anniversaire.
Oscar Muller et Omar Sahnoun partis, c’est la moitié d’un
milieu de terrain de rêve qui nous a quitté. Ils seront à
jamais présents dans nos mémoires.
Frédéric Porcher, le 21 aout 2005.