Les Nantais retrouvaient samedi le Stade de La Beaujoire, un an après y avoir battu la réserve bordelaise (1-0 but de Vincent Laban). C'était le 18 septembre 2004 et déjà à l'occasion de la 7 ème journée. On sait que la pelouse a été rénovée à l'intersaison, sans doute est-ce la cause principale de cet horaire inadapté (16 heures 30). Le club a malgré tout décidé de maintenir cette affiche. Il est bon que les joueurs foulent de temps à autres une aire de jeu habituellement réservée aux pros, même devant des travées vides. Après tout Marcel Saupin sonne toujours au trois quart vide. Forcément. Les anciens se rappelleront malgré tout, qu'à une certaine époque, les levers de rideau étaient un rendez-vous incontournable dans l'ancienne enceinte des Canaris. Les deux matchs s'enchaînaient et les pros débutaient leur échauffement derrière les buts. Il y avait du monde et les connaisseurs pouvaient débattre entre eux pour savoir quel jeune avait le plus de chance de passer pro. Même si à l'époque il était plus facile de trouver celui qui ne connaîtrait pas ce bonheur…
Des supporters ruthénois en nombre.
Qu'importe. Nantes et Rodez se sont bien rencontrés samedi à 16 heures 30. La Beaujoire était vide ou presque. C'était impressionnant. Le parcage visiteur se fit entendre du début à la fin. Un car d'une trentaine de supporters avait fait le déplacement. Ils n'étaient pas loin de 50 au coup d'envoi et ils donnèrent de la voix du début à la fin. Les joueurs de Franck Rizetto, surpris par cette ferveur mais aussi impressionnés par un stade à la fois beau et vide, mirent du temps avant de rentrer dans la partie. Ils subirent durant un quart d'heure une entame nantaise qui resta leur seule période intéressante. Fouad Bouguerra en profita pour catapulter une reprise de la tête sur un maître coup-franc de Mathieu Chemin (5'), comme pour montrer la voie à Imed M'Hadhbi et Mamadou Diallo, 4 heures plus tard ! Ce fut la seule occasion valable des Canaris durant cette première période. Ensuite ils perdirent à la fois leur football et Aurélien Capoue, sorti sur blessure et remplacé par Fred Sammaritano. Entre les deux, il n'y eut pas photo.
Bayod (Rodez) le pygmalion.
A partir d'un coup franc de Bayod tout proche d'accrocher la lucarne de Radic (13'), on comprit rapidement que dans l'engagement, la motivation et même l'organisation, les Rouges et Jaunes, donnaient parfois la leçon à la réserve pro. Certes cela restait sporadique, mais les autres occasions de cette première mi-temps furent bel et bien Ruthénoises. Ainsi Bayod, particulièrement en vu, croisa trop sa tête (25') au milieu d'une défense centrale nantaise singulièrement empruntée durant 90 minutes, qui délassa encore, 5 minutes plus tard, son gardien Radic sorti avec à propos devant l'attaquant ruthénois (30').
Sammaritano marque puis vendange.
La deuxième période ne fut pas plus réjouissante coté nantais. Au contraire, on assista à un florilège d'approximations défensives, d'erreurs techniques et de mauvaises passes. Bouguerra, seul en pointe se faisait régulièrement « mangé » par la charnière centrale adverse. Il n'avait de toute façon aucun soutien puisque Diop, peu inspiré, jouait parfois plus bas que Bocundji Ca. Sur les cotés, Payet et surtout Chemin étaient aux abonnés absents. Il y avait pourtant de la place dans le dos de la défense adverse pour mener quelques rushs intéressants. Le FC Nantes était d'ailleurs contraint de procéder en contre. Diop le comprit enfin et d'un superbe extérieur du pied droit, il lança Bouguerra qui fit parler sa pointe de vitesse pour traverser une moitié de terrain et aller fixer le gardien remplaçant adverse, avant d'offrir un caviar que Sammaritano transforma en but (59'). Peu inspirés jusque là, les Nantais furent malgré tout efficaces. A croire que c'était la signature de cette soirée à double confrontation. Le lutin nantais fut toutefois bien ingrat quelques minutes plus tard, lorsqu'il tenta sa chance dans une position inconfortable, alors que son compère Bouguerra attendait un juste retour d'altruisme (70'). Nantes venait de louper le coche.
Double exclusion : Diop et Harek un poing partout.
Touchés mais pas coulés, les Ruthénois décidèrent de durcir les débats. C'est pourtant Diop, dont la maturité semble tarder, qui envenima un duel avec Harek. Echange de coups fourrés et mêlée pour s'échauffer et se tancer, l'arbitre ne pouvait qu'expulser les deux protagonistes (73'). Sur le coup Harek n'était pas le plus coupable, mais il avait déjà eu quelques interventions plus que limites.
Le RAF égalise
Ce fait de match sembla faire un peu perdre les pédales à Pacho Donzelot qui, deux minutes plus tard, concéda un coup franc à l'entrée de la surface pour une charge inutilement appuyée. La sanction fut toutefois un peu sévère. Bayod, encore lui, se chargea de la réalisation en profitant d'un mur incroyablement mal placé. L'égalisation était méritée et les Ruthénois pouvaient aller saluer leurs supporters. Ils auraient même pu obtenir un résultat encore plus encourageant s'ils étaient allés au bout de leurs intentions en fin de rencontre, tandis que les Nantais balbutiaient leurs classiques.
Les réserves pros se rapproche du leader nantais.
Le FC Nantes reste premier avant de visiter, le week-end prochain, l'Etoile de Brive, autre transfuge du groupe D, contre lesquels ils avaient concédé deux nuls sur ce même score de un partout, la saison dernière. Les Jaunes voient toutefois les autres réserves pros se rapprocher dangereusement. Les 5 équipes B du groupe occupent les 7 premières places. Esseulés au milieu des réserves, les Ruthénois, candidats déclarés à la montée, abandonne leur seconde place à Albi. Lors de la neuvième journée, la confrontation entre les deux clubs s'annonce chaude.
Frédéric Porcher, le 19 septembre 2005