Les Jaunes ne savent pas se mettre à l’abri.
L’essentiel a été obtenu samedi soir à La Beaujoire.
Une victoire à l’arrachée, aussi douloureuse que difficile
à boucler face à des Caennais extrêmement dangereux en
contre. A tel point qu’en deuxième période, les Canaris
se demandaient s’ils devaient attaquer ou attendre. Comme ils défendaient
particulièrement mal, Serge Le Dizet les exhortaient à jouer
plus haut tout en opérant toutefois des changements opportuns visant
à sécuriser un entrejeu où Toulalan était l’homme
à tout faire. Il ne pouvait pas malgré tout être à
la fois à la relance devant et à la récupération
des nombreux seconds ballons mal dégagés par sa charnière
centrale. Dans ces conditions, l’entrée en jeu d’Emerse
Faé fit un bien énorme et que dire de celle de Keserü capable
à lui tout seul de se procurer en 20 minutes la moitié des occasions
de sa formation.
Deroin et Watier, les poisons.
En face, 2 joueurs auront causé bien des soucis aux Canaris. Anthony
Deroin fut dans tous les bons coups, prouvant ainsi que Serge Le Dizet avait
eu raison de penser durant la semaine qu’il faudrait sans doute s’occuper
de son cas en particulier. Mais il se ravisa contre tout attente en ne titularisant
finalement pas Bocundji d’entrée de jeu. Quant à Cyril
Watier, il fut un véritable poison pour Cetto et Delhommeau qu’on
avait connu plus rassurants.
M. Fraise regrette-t-il encore son arbitrage à Nancy (saison
1999-2000) ?
Malheureusement pour les Normands, l’avant-centre caennais se heurta
3 fois (7ème, 21ème et 57ème minutes) à un Mickaël
Landreau particulièrement concentré et dissuasif, avant de placer
inexplicablement une frappe au-dessus quand le capitaine nantais avait déserté
son but (67’). Les Caennais doublement malheureux, quand on songe que
Sébastien Mazure particulièrement en confiance ces derniers
temps (il a marqué 4 des 5 derniers buts de sa formation) était
absent et aurait certainement marqué là où Watier échoua.
Malheureux aussi et c'est un euphémisme, quand on s'aperçoit
que M Fraise n’était pas décidé à «
léser » les Canaris : un penalty non sifflé, un deuxième
but, accessoire, accordé alors que d’autres auraient arrêté
le jeu…
Keserü rééquilibre sur la fin le nombre d’occasions.
Au décompte des occasions (4 de chaque coté, buts exceptés),
on mesure que le score ne reflète pas forcément les débats,
même si les Canaris ont affiché une supériorité
évidente dans les enchaînements et dans les duels. Mais outre
une occasion manquée de Quint (39ème) et une tentative contrée
de Viveros (66ème), il aura fallu attendre les toutes dernières
minutes et l’entrée de Keserü pour voir les Nantais recoller
au nombre des occasions. Le Roumain s’y reprit à trois fois pour
enfin mettre le ballon au fond. Trois frappes du gauche (87ème, 92ème
et 94ème minutes) à gauche du gardien, mais pas suffisamment.
Si on excepte ces 7 dernières minutes, c’est bien peu. On ne
peut pourtant pas dire que la défense adverse afficha une grande sérénité,
hormis la présence athlétique de l’impressionnant Ben
Askar. Même si Yapi et Da Rocha étaient dans un bon soir, en
profitant pour le premier d’un marquage inexistant et de l’autre
d’un adversaire (Faye) maladroit et emprunté, le jeu nantais
manque encore une fois de constance et de consistance.
Si Toulalan n’existait pas…
Les Nantais peuvent donc se satisfaire à raison de ces trois points
particulièrement importants dans la course au maintien. C’est
un peu d’air au classement et une rampe de lancement intéressante
pour la confiance avant deux nouveaux matchs décisifs. Ils ont dépensé
beaucoup d’énergie, de manière souvent désordonnée,
pour obtenir ce succès et Serge Le Dizet aura sans doute la tentation
de faire souffler quelques joueurs (Savinaud, Cetto, Delhommeau, Diallo, Quint,
Bagayoko ?) pour la rencontre de Coupe de France de mercredi. Cela pourrait
faire le bonheur de certains éléments écartés
ou remplaçants (Guillon, Caceres, Faé, Dimitrijevic, Capoue,
Pujol, Keserü ?). Evidemment, lorsqu’on assiste à la débauche
d’énergie de Jeremy Toulalan, on se dit qu’à ce
rythme, la rupture est toute proche, mais le FC Nantes ne peut se permettre
le luxe de se passer d’un joueur aussi essentiel, à tel point
qu’on se demande où en seraient les Canaris sans son joyaux du
milieu de terrain…
F.P.