Une mi-temps seulement
Une bonne première période. Une seconde plus laborieuse avec, au fil des minutes, l'impression, diffuse d'abord, de plus en plus précise ensuite, que le match était en train d'échapper au contrôle des Nantais. Et puis, pour terminer, la menace grandissante du couperet du contre s'avançant sur la gorge de Landreau et de ses défenseurs. La rencontre face à Saint-Etienne a laissé des sentiments mitigés, parsemés du goût d'inachevé que procure forcément un nul concédé à la maison. Elle a confirmé aussi une évidence qu'on ne saurait considérer comme une découverte : le manque de percussion offensive, bien qu'en ce domaine le retour de Grégory Pujol ait paru plutôt encourageant. « Nous nous sommes créés des occasions, plus que dans certains autres matches et c'est d'autant plus dommageable de ne pas les avoir concrétisées » regrette Gilles Yapi.

Landreau au repos
Ces occasions eurent lieu, pour l'essentiel, au cours de la première période, laquelle s'avéra absolument de tout repos pour Mickaël Landreau. Si le froid n'avait pas été aussi glacial et si l'envie lui en avait prise, le gardien canari eut pu passer son temps à feuilleter tranquillement un livre, le score à la pause aurait été exactement identique. C'est dire si les Verts offrirent alors une pâle réplique, sur le plan offensif du moins. Ils s'étaient en revanche déplacés avec l'intention clairement affichée d'obtenir un nul et ils avaient tissé un rideau défensif à deux rangs dont les mailles se resserrèrent de plus en plus étroitement sur le râble des attaquants locaux. « Même si ce ne fut pas tout à fait le cas en première période car nous avons été surpris par le positionnement des Nantais, » concède Elie Baup « Nous avons rectifié le tir dès la reprise ».

Premières occasions
Durant ces 45 minutes, il ne manqua pas grand-chose aux Canaris pour prendre leur envol et marquer le but qui aurait pu débloquer le scénario. Pas grand-chose certes, encore convient-il tout de même de remarquer que Janot, s'il fut invité à travailler davantage que Landreau, ne fut pas non plus franchement placé sur le gril.

La pression nantaise se mit en place pratiquement d'entrée et elle fut illustrée par trois prometteuses actions, ponctuées par trois tirs au cours du quart d'heure initial. L'ennui est que la première tentative de Quint, sur une passe de Pujol, s'envola dans les tribunes (8è). Que la seconde, effectuée par Keseru, prit le même chemin (10è). Et que, sur la troisième, Keseru frappa à côté du ballon (14è). On nota encore un shoot trop mou de Pujol (23è), une action Quint-Viveros, mais oui, sur le flanc gauche (25è) une volée de Savinaud contrée (28è) et on vit la machine nantaise commencer à tousser quelque peu. En outre, vous l'avez remarqué, si le danger avait rôdé plusieurs fois dans la surface stéphanoise, Janot n'avait pas eu réellement à intervenir. Un ballon que Yahia bloqua pour Viveros en voulant l'empêcher de sortir permit certes au Sud-Américain de fournir une nouvelle munition à Keseru mais le Roumain ne l'expédia pas dans la cible (38è).

La Panne
A 0-0 à la pause, le FCNA commença à devenir moins conquérant. Les joueurs parurent un brin émoussé. Et quand Perrin, sur la première attaque stéphanoise digne de cette appellation, vint contraindre Landreau à une intervention délicate à ras de terre, le doute s'insinua progressivement dans les têtes. Entre un jeu latéral dont ils usaient parfois avec excès et des ballons en profondeur souvent trop imprécis, les Nantais ne parvenaient plus à trouver le bon équilibre. A gauche, Quint, qui avait plutôt bien débuté, s'éteignait à petit feu et se planquait de plus en plus pour ne pas recevoir le ballon. A droite, Fae ne parvenait pas à faire la différence, ni dans le jeu ni dans les accélérations. Au centre, la forteresse stéphanoise, trop fréquemment abordée de façon aérienne, se révélait imprenable. Bref, les Nantais étaient pris dans la nasse et ils ne parvenaient plus à s'en extirper. L'équipe alléchante de la première période tâtonnait, sans parvenir à découvrir la lumière qui aurait redonné de l'éclat à son jeu. Elle manquait de jambes, d'idées, de confiance.

Contres Stéphanois
Pujol, bien servi par Quint (belle passe en demi-volée) expédia, de la tête, le ballon au-dessus (65è) puis, durant les arrêts de jeu Toulalan contraignit Janot à intervenir dans un angle fermé. Et ce fut tout. C'est-à-dire pas assez pour gagner. D'autant que sur leurs dernières contre-attaques, les Stéphanois par Compan et surtout Marin (un but refusé pour hors-jeu), lesquels avaient remplacé Piquionne et Feindouno, firent passer quelques coups de froid supplémentaires dans les dos nantais.

B.V.