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Le retour du plaisir et du jeu.
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FC Nantes / Stade Rennais (2 - 0)
- 21ème journée (samedi 15 janvier à 20h00) |
Place au football : les supporters entendus |
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Serge Le Dizet dès son intronisation avait insisté sur la notion de plaisir laquelle passe par un retour au jeu. Ses vœux ont été exhaussés sans doute au delà de ses espérances, lui qui parlait depuis Cournon d’une progression par petits pas. Les Canaris se sont livrés hier soir à un véritable grand écart. On rendra donc justice au nouveau coach, d’avoir effectué les bons choix. Le discours est à nouveau intelligible et la tactique fut payante. Le calendrier n’est pas non plus étranger à cette métamorphose. Recevoir Rennes si tôt était un cadeau du ciel. Jérémy Toulalan et Gilles Yapi sont les grands dépositaires de cette victoire pourtant collective. Rien d’étonnant car ils sont aussi les Canaris les plus doués, avant l’éclosion attendue d’un autre diamant : Claudiu Keserü. Confirmation attendue lors des trois prochains matchs. (F.P.) |
(© 2004) FCNantes.com (www.fcnantes.com/0405/ch21apNantRenn.php)
[FCNantes.com] - Avant Match (Analyse)
Des rires. Enfin des rires. Du jeu. Enfin du jeu.
Des joueurs qui tombent dans les bras des uns des autres, Landreau, Guillon,
Delhommeau et Cetto qui s’étreignent longuement, regards complices.
Landreau qui court vers le kop pour offrir son maillot et ses gants à
des spectateurs en joie, ceux-là même qui quelques instants plus
tôt avaient déployé une banderole «
Respect à notre capitaine ». Da Rocha et Keseru
qui imitent Mickaël et viennent partager leur bonheur, des mains qui
se tendent vers eux, comme pour mieux communier. Le football nantais a retrouvé
vie et couleurs. Et la Beaujoire a suivi, elle aussi s’est enflammée.
Le plaisir, le mot qui revient le plus souvent dans les discours mesurés
et pesés de Serge Le Dizet, est né sur la pelouse, au fur et
à mesure que les ballons s’échangeaient, que les passes
se redoublaient, que les mouvements se synchronisaient. Il s’est transmis
de joueur en joueur, telle une fièvre contagieuse et joyeuse, et il
a rebondi jusque dans les tribunes. Comme aux plus beaux jours.
Rennes contré à son propre non-jeu.
Il n’y a que les Rennais qui n’y ont pas goûté. Ils
n’ont pas gagné à Nantes depuis 1964, ils ont perdu une
fois de plus. Le jeu nantais allait trop vite pour eux, il était trop
précis, trop bien réglé. Trop génial même
par séquences, telle cette superbe ouverture de Gilles Yapi sur Claudio
Keseru à la 30è minute. Le jeune Ivoirien, enfin positionné
à la place où il excelle, en chef d’orchestre derrière
deux attaquants, allumait et illuminait les offensives des Canaris depuis
le coup d’envoi. Les attaques partaient de toutes parts, un peu moins
côté gauche toutefois, question de tactique ou de talents. Rennes
était étouffé et durant les 20 premières minutes
Landreau n’avait pas eu un seul ballon à négocier. Les
joueurs de Boloni avaient tout de même obtenu un coup franc sur le flanc
gauche de la défense locale, celui de Viveros, il ne s’agissait
pas d’un hasard, et Olivier Monterrubio s’était présenté
pour le botter. Les chronos, à cet instant, atteignaient donc la 30è
minute. Mickaël Landreau repoussa des deux poings le shoot de son ancien
partenaire, le ballon alla vers Yapi qui d’un coup de tête se
décala vers la droite en effaçant le plus proche Rennais : Sorlin
dit « l'effacé ».
Il avait aperçu Keseru démarrer plein pot de l’autre côté.
Le temps que l’Ivoirien se retourne, le ballon, dosé sublimement,
était parti à destination du Roumain.
Le génie de Gilles Yapi.
« J’ai pensé à Raynald Denoueix »,
confiera Serge Le Dizet. Il nous disait : « Pourquoi faire dix passes
quand une seule suffit. S’il faut en effectuer dix pour passer, on en
fait dix, certes, mais l’idéal c’est de trouver le bon
nombre. Pas une en plus, pas une en moins. Là, Gilles a vu
qu’une seule passe était nécessaire ». Le ballon
parvint juste où il fallait, dans les pieds de Keseru qui prit à
la fois de vitesse et de court les deux défenseurs qui tentaient de
réagir. Isaksson avait commencé à sortir, il hésita
sur la ligne de ses 16 mètres, il glissa légèrement.
Le jeune Roumain, comme à l’entraînement, expédia
subtilement le ballon au fond des filets.
1 - 0 à la pause : pas cher payé...
Nantes menait 1-0 et c’était amplement mérité.
Jamais cette saison il ne s’était créé autant d’occasions,
jamais son football n’avait été aussi bien léché
et coordonné. La confiance, distillée par Le Dizet, s’était
doucement insinuée dans les têtes des Canaris et elle les poussait
à accomplir ce qu’ils n’osaient même plus tenter
il y a un mois et demi. Keseru qui s'était déjà essayé
à une belle volée du gauche sur un centre de Da Rocha, à
la 20è minute, brillait de plus en plus et lorsqu’à la
38è il s’avança pour décocher un boulet de canon,
Isaksson resta sans réaction. C’est la barre qui le sauva.
1-0 à la pause, ce n’était pas cher payé tant Nantes
maîtrisait les événements, en milieu de terrain notamment
où sa disposition en losange, avec les remarquables Yapi et Toulalan
comme pointes axiales, déséquilibrait une équipe rennaise
en panne d’idées.
Savinaud encore buteur.
Mais le break n’était pas fait et quand Monterrubio profita d’une
petite hésitation de Mauro Cetto pour placer un tir un peu trop croisé
(52è minute), les Canaris comprirent que leur marge de sécurité
demeurait minime. Ils eurent alors l’intelligence de doser leurs efforts
et leur jeu, sans prendre peur ni perdre les pédales parce qu’ils
avaient un butin à défendre, comme cela s’était
produit à Lille, contre Sochaux ou à Auxerre. Ils se livraient
un peu moins, ils conservaient cependant le contrôle du jeu. La délivrance
arriva à la 62è minute. Sur une ouverture de Cetto, Yapi se
faufila dans le dos de trois défenseurs rennais occuper à jouer
aux auto-tamponneuses, et il alla se présenter seul devant Isaksson.
Le gardien suédois commit la faute, synonyme de pénalty et de
carton jaune. Nicolas Savinaud, sans trembler, le prit à contre pied
et expédia le ballon dans le coin gauche du but.
M. Auriac prive le FC Nantes d'un 3 à 0 mérité.
Rennes cette fois était KO et Nantes eut plusieurs occasions de creuser
l’écart. Il y parvint même grâce à Quint,
mais oui, qui marqua un superbe troisième but sur une nouvelle passe
millimétrée de Yapi à la 68è minute. Le but fut
malheureusement refusé car le juge de touche avait levé son
drapeau. Il avait tort : il n’y avait absolument pas hors jeu. Mais
qu’importe. Qu’importe aussi que Diallo ait tiré sur le
petit filet à la 74è minute alors qu’il aurait dû
passer à Yapi, sur sa gauche. 2 ou 3-0, c’est presque pareil
puisque les dernières et sporadiques réactions rennaises demeurèrent
infructueuses, Mickaël Landreau jouant des poings pour repousser les
tirs de Didot et de Monterrubio.
Ne pas s'enflammer.
L’essentiel est ailleurs : Nantes a retrouvé son football, il
a renoué avec la victoire qui le fuyait depuis le 16 octobre. Il a
fait rechanter La Beaujoire. « Il reste à ne pas s’enflammer
», ont simplement déclaré d’une même voix
Le Dizet, Landreau et Savinaud, les « vieux » sages.
B.V.
(© 2004) FCNantes.com (www.fcnantes.com/0405/ch21apNantRenn.php)
B.V & F.P, le 16 janvier 2005 |
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