Crisis or not Crisis ?
Deux points sur 18 possibles, Loïc Amisse est désormais sur les
traces de Raynald Denoueix avant son limogeage… il s’est même
dit dans les travées de Saupin que l’ancien ailier gauche jouait
sa tête au Stade Vélodrome avant une reprise en main de Serge
Le Dizet. Le coach nantais avoue une certaine usure généralisée
mais se reprend en « positivant » à sa façon : «
il faut dédramatiser et se rappeler ce qu’on est capable de faire…
». Voilà bien une manière nantaise de tenter d’étouffer
une crise larvée. Si les cadres (Landreau, Savinaud, Da Rocha) ont
parfaitement rempli leur rôle en début de saison, ils aimeraient
bien être secondés désormais, mais chacun à l’air
de jouer une partition bien éloignée du collectif maison. Il
serait étonnant pourtant que les choses changent avant la trêve,
d’autant que Jean-Luc Gripond est déjà détenteur
d’un triste record en matière de turn-over. Un nouveau désaveu
de l’entraîneur actuel rejaillirait forcément sur sa triste
gestion de l’intersaison, laquelle fut menée avec un excès
de confiance dont on voit les répercussions aujourd’hui.
Excès de confiance : peut-on reprocher à Loïc Amisse d’avoir
trop joué la fleur au fusil ? Ne l’aurait-on pas critiquer aussi,
s’il avait souhaité « bétonner » alors que
les Nantais sont manifestement incapables de subir ? Dans les deux cas, il
est évident que la supériorité marseillaise aurait eu
raison des atermoiements tactiques de la « doublette » nantaise.
Dix minutes cauchemardesques...
L’entame des Jaunes est pourtant encore une fois assez convaincante.
Mais voilà, M. Viléo siffle une faute de Yapi, pas toujours
bien inspiré lorsqu’il s’agit d’aller au contact,
loin d’être évidente et Guillon se fait « bouffer
» par Méité à la conclusion (15’). C’est
évidemment le scénario catastrophe d’autant que les Marseillais,
bien que très percutants devant, restent fébriles derrière
et dans la construction. Nantes n’aura pas profité de cet avantage
illusoire et c’est un autre match qui commence avec des Olympiens transfigurés.
Le second but prend sa source du coté de Cetto, alors que Yapi d’abord
au marquage de Battles a le tort de laisser filer le futur centreur. Toute
la défense s’est laissée attirée à droite,
Guillon est venu compenser l’oubli de Yapi, si bien qu’au second
poteau, on ne peut évidemment pas compter sur Quint pour venir troubler
la parfaite volée de l’antipathique Fiorèse (21’).
Les Nantais sont même tout prêts de la correction lorsque Koké
voit sa tête au premier poteau repoussée par le montant du but
de Landreau (24’) ou encore sur une frappe à bout portant de
Bamogo détournée magnifiquement par le capitaine nantais, alors
que Guillon venait de perdre un nouveau duel face à l’ex-Montpelliérain,
pressenti à Nantes à l’intersaison. M. Viléo a
déjà eu le bon goût d’avertir Guillon (21’)
puis Viveros (38’) en tombant complaisamment dans le panneau des cris
et roulades de Fiorèse ou Bamogo, tout en fermant les yeux sur les
mêmes fautes de Méité ou Dehu. Il ne trouve rien à
redire non plus sur la main de Méité, à l’entrée
de la surface sur une belle frappe cadrée de Faé (32’).
Sursaut d'orgueil avant expulsion.
Les Nantais ont le mérite d’y croire en seconde période
et sont récompensés de leurs efforts sur un but heureux de Yapi
servi par Bagayoko et contré par Olembe, alors que l’Ivoirien
voulait remettre le ballon au second poteau pour Pujol pris entre deux Marseillais
(58’). Entre temps, Olivier Quint a mis son équipe en danger
sur un contrôle hasardeux de la poitrine dans la surface qui profite
à Fiorèse. Il faut une nouvelle fois compter sur un impeccable
arrêt de Landreau pour écarter le danger (56’). Le gardien
nantais récidive encore devant l’ex-Parisien, par une sortie
énergique impeccable (63’). La réussite de Landreau permet
encore aux Canaris d’espérer revenir dans la partie et de profiter
d’un éventuel doute phocéen. M. Viléo décide
alors d’expulser Alexander Viveros (66’), après avoir signalé
dans un premier temps un simple coup franc sur Bamogo qui se tort évidemment
de douleur, après une faute plus maladroite qu’intentionnelle
du Colombien. Il est secondé dans sa décision par son arbitre
assistant et par le courroux de bon aloi des Marseillais.
Landreau au secours de la débâcle.
A 10 contre 11, la tâche est trop ardue. Pujol descend coté droit
tandis que Yapi passe au centre et Savinaud en latéral gauche. Les
Nantais subissent. M. Viléo ne signale pas un penalty de Guillon sur
Fiorèse (70’). L’expulsion de Viveros n’est sans
doute pas étrangère à cette absence de décision.
Loïc Amisse décide alors de rééquilibrer son équipe
en faisant entrer Stinat à la place de Pujol (74’). La sortie
de l’attaquant alors que Nantes est mené reste tout de même
sujette à caution, d’autant qu’Olivier Quint ère
toujours sur le terrain. Landreau s’illustre encore de manière
extraordinaire devant Battles, Cheyrou et Dehu, avant que Steve Marlet parachève
un contre rondement mené, dans lequel Aurélien Capoue entré
enfin à la place d’Olivier Quint (86’), n’est pas
exempt de reproche (92’).
La relégation leurs tend les bras...
Le FC Nantes pointe désormais à la 16ème place avec deux
petits points d’avance sur Strasbourg, premier relégable. Les
Canaris n’ont pourtant pas spécialement démérité,
que ce soit dans l’envie ou dans une épisodique maîtrise
collective, mais ils ont été beaucoup trop tendres dans l’impact
physique en défense ou dans la maturité face au cinéma
marseillais et à l’arbitrage prévisible de Monsieur Viléo.
Rien de bien nouveau par conséquent. Nantes a évolué
à son niveau, on espère seulement que celui-ci sera suffisant
pour venir à bout des Niçois samedi prochain. Il faudra pour
cela se souvenir d’un des plus beaux matchs vécus à La
Beaujoire la saison dernière, avec un Viorel Moldovan somptueux…
Entre le Flag Day prévu à cette occasion et le légitime
mécontentement des supporters, on risque d’y perdre son latin,
à moins que ce Flag Day ne se lise comme le jour du flagrant délit
d’incompétence…