Après la bourde de Landreau à Ajaccio, c’est l’expulsion
de Faé peu avant l’heure de jeu qui coûte sans doute 2
nouveaux points au FC Nantes. Or avec ces 4 points de plus et en oubliant
sciemment la défaite à Caen où Nantes entamait sa série
d’improductives ouvertures du score, les joueurs de Loïc Amisse
compteraient le même nombre de points que l’AS Monaco (5ème).
C’est certes encore anecdotique à ce stade de la compétition,
mais c’est souligner qu’avec une équipe pourtant moyenne,
les Canaris auraient pu nourrir d'autres ambitions, s’ils avaient su
garder ou confirmer leurs avantages au score (9 fois sur 13). Au lieu de cela,
ils stagnent à une place en rapport avec les pronostiques d’avant
saison. Ces points perdus en route leurs auraient surtout permis d’aborder
l’esprit libéré, les gros matchs à venir. A contrario,
avec seulement 3 points d’avance sur le 15ème, les Nantais pourraient
vite plonger à leur niveau de début de saison, si la supériorité
théorique de leurs prochains adversaires venait à se confirmer
sur le terrain.
Le mois de novembre était annoncé comme celui de « l’étalonnage
». On reportera volontiers cette perspective au prochain match à
Lyon, tant les Auxerrois sont apparus prudents et fatigués dimanche
soir. Après un premier quart d’heure particulièrement
indigent de part et d’autre, les Nantais allaient être les premiers
à tirer enfin au but grâce à une interception de Toulalan
suivie d’une bonne frappe de Bagayoko bien captée par Cool (18’),
puis sur un gros coup franc d’Olivier Quint tout près de trouver
la lucarne du gardien bourguignon (29’). A chaque fois pourtant, les
Auxerrois répondirent du tac au tac. Une première fois grâce
à la complicité d’un Julio Cesar Caceres décidément
très en deçà de sa réputation internationale :
en appréciant mal la trajectoire d’un long dégagement
de Cool, le Paraguayen offrait ainsi une occasion inespérée
à Pieroni, mais Mickaël Landreau vint parfaitement au secours
de son coéquipier (20’). Ensuite, sur le dégagement consécutif
au bon coup franc de Quint, les Auxerrois créaient un décalage
en 3 passes éclairs, mais l’international belge trouvait une
nouvelle fois le portier nantais sur sa route (30’). Caceres se distinguait
encore à deux reprises, d’abord en délivrant une passe
trop molle à son gardien obligé de tacler un dégagement
dont ne profitait pas Kalou (31’), puis en étant mis trop facilement
dans le vent par l’Ivoirien qui se dégageait ainsi le but pour
une frappe toute proche de trouver le cadre, alors que Landreau était
visiblement battu (34’).
Après un deuxième quart d’heure plus enlevé, les
débats retombaient doucement dans la prudence du début de match,
avant que Bagayoko ne se trouve à l’origine et à la conclusion
d’un coup franc décisif. Gilles Yapi pourtant privé de
cette responsabilité à Ajaccio, avait visiblement travaillé
son affaire à l’entraînement (tous les coup francs furent
délivrés au second poteau dimanche soir). L’exploit du
Malien qui trompait Cool du bout du pied était en tout cas inespéré,
tant les Nantais avaient eu du mal à imposer leur jeu durant cette
première période de piètre qualité. Mener au score
face à Auxerre, à fortiori juste avant le repos semblait être
la situation idéale.
De retour sur le terrain, les Nantais avaient bien l’intention de marquer
rapidement ce deuxième but qui leur avait tant fait défaut à
Caen et à Ajaccio. Ils ne furent pas loin d’y parvenir dès
la reprise, à la suite d’un slalom incroyable de Toulalan au
milieu de 3 adversaires, pour une mise en orbite parfaite de la mobylette
Bratu. Mais Grichting fit ce qu’il fallait pour enrayer la course du
Roumain. M. Fautrel sanctionna cette faute réelle, mais se trompa peut-être
dans l’appréciation de l’endroit exacte où celle-ci
se produisit, car si les pieds du défenseur auxerrois étaient
bien en dehors de la surface, c’est avec le corps, manifestement dans
la zone de réparation, qu’il barra la route au Nantais.
Malheureusement, alors que les Nantais avaient enfin la maîtrise du
jeu, Emerse Faé se fit naïvement et logiquement expulsé
(55’) pour un faute inutile commise dans le rond central après
avoir déjà été logiquement averti en première
période. Loïc Amisse ne procéda pourtant à aucun
remplacement, seul Bratu était chargé de jouer un peu plus bas
dans le couloir droit. Autant dire que Savinaud se retrouvait bien seul sur
son coté tant le Roumain est indigent dans le jeu et dans les tâches
défensives. Les Nantais géraient parfaitement leur avantage
et jouaient même mieux à 10 qu’à 11. Portés
par cette maîtrise, ils oublièrent de rester prudents et après
une offensive menée coté droit par Savinaud et Yapi, l’Ivoirien
céda à son pêché mignon de vouloir faire le spectacle
par une passe osée du genou. Le contre et la sanction furent sans appel
et typiquement auxerrois. En trois passes, Kaboul et Lachuer permirent à
Tainio d’obtenir l’égalisation sur la seule occasion de
cette seconde mi-temps ( 76’).
Les Nantais laissent ainsi échapper une nouvelle victoire et seront
privés de Faé et Cacéres mercredi contre Laval, ce qui
devrait occasionner de nouveaux changements en défense. Le temps d’émettre
le vœux de voir le jeune Steven Thicot intégrer l’effectif
pro…