Sept places de mieux en 2 journées.
Voilà une victoire au finish qui fait un bien énorme. Alors
que les deux coachs se seraient manifestement contentés du partage
des points, le résultat de la rencontre se dessinait ainsi jusqu’à
la dernière minute, l’entraîneur le plus ambitieux a pour
une fois eu gain de cause.
Ce match, Nantes l’aurait perdu en début de saison. Le Paris
SG en a gagné des moissons ainsi la saison dernière. La roue
tourne et le FC Nantes à gagné 7 places au classement en l’espace
de deux journées, tandis que le Paris SG fait du surplace et tutoie
la zone de relégation…
Engranger d’autres points avant novembre.
On ne sera pas trop sévère avec la prestation mitigée
et inégale des Nantais, puisque sans Yapi et Toulalan, les Canaris
étaient loin de disposer de tous leurs arguments, notamment dans la
conduite du jeu. Les retours de ces deux joueurs, augmenté d’une
confiance inébranlable et d’une volonté irréprochable
depuis la défaite à Rennes, doivent permettre aux Nantais de
confirmer lors des deux prochaines rencontres à l’extérieur,
avant de s’étalonner complètement durant un mois de novembre
particulièrement délicat.
Halilhodzic scotché par le coaching
d’Amisse.
Entre Nantes et Paris, c’est toujours une opposition de style, à
fortiori lorsque l’entraîneur d’en face se prive d’éléments
tels que Pauleta et Ljuboja. Au 4-4-2 désormais fil conducteur du renouveau
nantais, les Parisiens opposèrent, dans l’exacte copie de la
formation victorieuse dans la douleur à Bastia, un 4-2-3-1 qui permet
de densifier le milieu de terrain, (est-ce bien nécessaire lorsque
Yapi et Toulalan sont absents ?) mais qui laisse peu de solutions devant,
à la réception des centres millimétrés de Jérôme
Rothen. Difficile pourtant de fustiger totalement le coach parisien, puisque
l’issue de la rencontre aurait pu être logiquement inversée.
Cependant, la différence a peut-être eu lieu au niveau du coaching.
D’un coté, fidèle à son turn-over d’attaquants
en cours de rencontre, Loïc Amisse décidait de changer ses deux
« pointes » à l’approche du dernier quart d’heure,
de l’autre Vahid réservait ses changements en cas de sort contraire.
Or le sort eu lieu à l’ultime minute et il fut déterminé
par l’entrant Bagayoko.
Durant les 25 premières minutes, on assista à une partie rassurante
des Nantais avec un Fodil Hadjadj très inspiré au milieu, là
où les craintes étaient pourtant les plus vives. Le coté
droit affolé par Savinaud et Da Rocha, donnait le tournis à
Rothen et Armand. Enfin Pujol et Bratu se démenaient sur le front de
l’attaque pour apporter des solutions en soutien ou dans les espaces.
Quint trouve la transversale.
Si la première salve fut l’œuvre de Reinaldo à la
suite d’une frappe bien captée par Landreau (6’), après
un contrôle mal assuré d’un Alexander Viveros « jet-lagé
», la grosse occasion de cette première période eu lieu
2 minutes plus tard. Nicolas Savinaud qui modernise le poste de latéral
droit, en devenant un véritable meneur de jeu excentré, sert
parfaitement Bratu dans la profondeur sur le coté droit. Le Roumain
parvient à centrer avant que le ballon ne sorte. Pujol est à
la réception. Cette action est la copie exacte du but nantais en amical
face à Rennes (1-2). Malheureusement, l’attaquant des Canaris
loupe totalement sa reprise, à tel point que c’est Olivier Quint
qui récupère le cuir et qui l’envoie d’un maître
tir sur la transversale de Letizi. Pujol enchaîne peu après (12’)
par une frappe qui frôle la lucarne de Letizi. C’est ensuite Bratu
qui perfore la défense adverse d’une belle aile de pigeon (23’).
Cette première moitié de mi-temps est nantaise, mais la tendance
va peu à peu s’inverser. Avant que M. Duhamel n’oublie
une main flagrante de Yepes à l’entrée de la surface (28’),
les Parisiens se procurent leur première occasion sur coup de pied
arrêté. Rothen trouve Reinaldo qui devance au premier poteau
la sortie de Landreau (26’), puis ce même Rothen, dont le réveil
coïncide avec la bonne période parisienne, est contré par
Savinaud avant de voir sa frappe lobée captée par le capitaine
des Canaris (35’).
Armand maudit le montant et Savinaud est par
deux fois décisifs.
Au retour des vestiaires, après une première période
finalement assez fermée, les Parisiens vont largement hausser le ton,
face à des Nantais soudainement en panne d’inspiration à
l’image des milieux de terrain totalement dominés physiquement
par Cissé et M’Bami. Armand répond à la transversale
de Quint, par un superbe coup franc dévié suffisamment par Landreau
sur son poteau (54’), mais le tournant du match intervient 5 minutes
plus tard, lorsque Coridon profite d’une double erreur de Bratu et Caceres
pour s’en aller lober Landreau. Le Parisien pense pouvoir admirer cette
belle réalisation, mais Nicolas Savinaud revenu dégager le ballon
sur sa ligne, le ramène à la réalité parisienne
de ce début de saison (58’). Cette occasion manquée sonne
le glas de l’embellie parisienne. les "protégés"
de coach Vahid se contenteront ensuite de jouer en contre, à l’instigation
d’un excellent Jérôme Rothen, malheureusement peu suivi
par ses attaquants. Les Nantais, jusque là totalement noyés,
réagissent enfin. Coup sur coup Bratu rate d’abord l’immanquable
à la suite d’une superbe talonnade de Pujol dans la surface (67’),
puis voit sa frappe enroulée, tutoyer le montant de Letizi (68’).
La fin de la rencontre n’offre plus d’occasion notable, mais l’entrée
de Bagayoko permet aux Canaris de moins subir et de porter invariablement
les débats dans le camp adverse en sautant un milieu bien peu à
l’aise. A la dernière minute, Savinaud, encore lui, adresse un
centre pour la tête de Bagayoko au premier poteau. Le Malien est manifestement
poussé par Pierre Fanfan sous les yeux de M. Duhamel qui efface d’un
coup un arbitrage bien peu favorable aux Nantais en leurs accordant un penalty,
que des Parisiens oublieux pourront longtemps discuter. Nicolas Savinaud ne
tremble pas et offre la victoire à ses couleurs. Le public peut alors
entamer un « mais ils sont où les Parisiens » un brin chambreur…