Il aura fallu attendre une heure et la superbe ouverture du score, sur une
inspiration enfin heureuse de Grégory Pujol, pour voir ce dont Lens
était capable. Durant la première période, le spectacle
proposé était bien loin de celui pressenti. Les deux clubs,
outsiders potentiels de cette édition 2004-2005, restaient désespérément
sur leurs gardes. A ce petit jeu du chat et de la souris, le round d’observation
semblait se prolonger indéfiniment, les initiatives et les passes étaient
peureuses et hachées d’erreurs parfois indignes. Les Nantais
tentaient pourtant d’emballer une rencontre que leurs adversaires, par
l’intermédiaire de leur gardien, espéraient ramener à
un faux rythme qui pouvait leurs sourire sur un coup de dé en forme
de coup de pied arrêté par exemple, un art bien mal maîtrisé
par les Canaris depuis le début de saison.
Une première demi-heure au petit trot.
Faute de réelles solutions dans la surface adverse, les Nantais s’étaient
d’abord essayés à la frappe à mi-distance (Toulalan,
Yapi, Bratu), tandis que Lens, après un coup franc dans les nuages
de Cousin (7’), se procurait tout de même la première occasion
sur un bon enchaînement d’Utaka dans la surface (25’). Pourtant
cette première demi-heure sans réelle consistance, allait accoucher
d’une double occasion des Canaris. Grégory Pujol profitait d’abord
de la largesse du marquage adverse pour alerter Florin Bratu à l’entrée
de la surface. Le Roumain bénéficiait d’un contre et armait
une soudaine reprise de demi-volée repoussée par un Itandje
déjà chaud. Le ballon revenait pourtant à Pujol, seul
joueur à avoir accompagné la tentative de son partenaire. Alors
que le but était largement ouvert, il forçait une frappe qui
flirtait avec le montant droit, comme si l’ombre de l’infortuné
Moussa N’Diaye planait encore sur le but de la tribune Loire.
Cette occasion gâchée allait au moins concourir à un
dernier quart d’heure légèrement plus enlevé et
totalement à l’avantage des Canaris. C’est d’abord
Bratu qui frappait dans une position difficile alors que Da Rocha semblait
mieux placé (37’), puis Yapi qui profitait d’un relâchement
coupable des Artésiens pour enrouler une frappe qu’Itandje allait
chercher au raz de son poteau (42’). La dernière minute offrait
aux Lensois leur première véritable occasion, lorsque Utaka
décalé à gauche était repris in extremis par Viveros
puis Landreau (44’). Précédemment, Pujol venait de gâcher
une belle opportunité en tergiversant dans la surface, après
avoir oublié la première intention en direction de Bratu.
Pujol marque…
En seconde période, les Nantais semblaient décidés à
hausser le ton, tandis que Bagayoko suppléait Bratu, victime d’une
légère contracture derrière la cuisse. Après quelques
escarmouches, Savinaud s’appliquait sur un coup franc que Pujol reprenait
de la tête au-dessus de la transversale d’Itandje (58’).
L’attaquant nantais allait atteindre enfin le nirvana dans la minute
suivante, après avoir profité d’un bon pressing de Yapi
sur la gauche. Le Franc-Comtois met alors un peu d’audace dans son jeu,
d’un lobe justicieux sur Gillet. A la retombée, il mystifie Itandje
d’une frappe de demi-volée exceptionnelle qui va se nicher dans
la lucarne (58’). Rageur, on le voit scander en direction de Bagayoko
« Et c’est pas un but ça ? ». Preuve que son infortune
de la première période n’avait pas du laisser son entraîneur
de marbre durant la pause.
… et libère les Lensois.
Ce but va enfin réveiller les Lensois qui se procurent 3 occasions
en l’espace de trois minutes. C’est d’abord Diarra qui frappe
au-dessus (61’), puis Utaka qui oblige Landreau a se fendre de son premier
arrêt de la rencontre (62’), et enfin Cousin qui sort de l’ombre
pour défier Landreau. Mais le capitaine nantais gagne une nouveau face
à face, ce dont il fait sa spécialité depuis le début
de la saison.
Yapi trouve la transversale.
Les Canaris réagissent 5 minutes plus tard par un centre en retrait
parfait de Savinaud pour Yapi dont la reprise placée heurte la transversale
d’Itandje (67’). C’est ensuite Bagayoko, bien décalé
par Yapi, qui frappe de près, légèrement à l’extérieur
du but (71’). Joël Muller choisi d’accroître le potentiel
physique de sa formation en lançant Bakari à la pointe de l’attaque.
Faé déjà coupable d’une dangereuse perte de balle
au milieu du terrain, récidive et offre à Utaka une nouvelle
occasion. Savinaud est secondé par Caceres, avant de crocheter malencontreusement
le Nigérian. M. Bré porte le sifflet à la bouche puis
se ravise (76’). Les Lensois n’auront plus l’occasion de
se montrer aussi dangereux, au contraire des Nantais qui gâcheront 4
bonnes opportunités par Capoue et Bagayoko.
Trouver vite l’efficacité devant.
Nantes mérite sa victoire, et a finalement bien géré
sa fin de match, grâce à une défense solidaire et concentrée.
Mais encore une fois, l’efficacité offensive n’était
pas au rendez-vous. Il faudra absolument y remédier pour espérer
retrouver la première moitié du classement durant le mois d’octobre.