Amisse est donc resté fidèle au 4-4-2, même si c’est
la première fois depuis 3 matchs qu’on peur parler de réelle
mise en place avec deux attaquants de pointe. Les surprises concernent le
recentrage de Drouin et le positionnement de Yapi en milieu gauche. De son
coté Didier Deschamps n’a pas effectué le large turn-over
attendu. Seuls El Fakiri et Givet remplacent respectivement Farnerud et Squilacci.
Les deux blessés du début de semaine, Kalon et Adebayor tiennent
leur place. Les Nantais peuvent le regretter amèrement, tant Kallon
fut précieux au milieu, tandis qu’Adebayor fut un poison de tous
les instants.
Après un départ relativement équilibré qui ne
laisse pas présagé le naufrage monégasque à suivre,
les Nantais montrent qu’ils sont décidés à jouer
sans retenue et avec une bonne dose de culot, telle cette incursion de Yapi
ponctuée par une frappe de 30 mètres au-dessus de la lucarne
de Roma (2’). Les Monégasques répliquent par une incursion
de Saviola, consécutive à une erreur de Drouin, mais Guillon
soulage son partenaire fautif (7’). Après un coup franc de Yapi
déposé sur la tête de Pujol, qui oblige Roma à
un premier arrêt délicat (9’), les Canaris se procurent
la première véritable occasion nette de la rencontre, lorsqu’à
la conclusion d’un bon centre de Savinaud, consécutif à
un bon enchaînement à droite avec Da Rocha, Pujol, pourtant libre
de tout marquage, négocie mal sa reprise (10’). Cinq minutes
plus tard, les Nantais récidivent par deux fois coup sur coup avec
Toulalan à la conclusion de deux décalages crées par
Viveros et Pujol. Deux actions identiques et un arrêt à droite
puis un arrêt à gauche pour Roma. On désespère
alors de voir Jérémy Toulalan inscrire enfin son premier but
en L1. C’est peu de dire qu’il le mérite.
Après cette entame tonitruante des Canaris, les Monégasques
réagissent enfin, par Adebayor et Saviola, mais à chaque fois,
la défense centrale new look concoctée par Loïc Amisse,
parvient à écarter le danger. Toulalan écope d’un
carton qui le privera sans doute du match à Strasbourg (Ouest France
parle plutôt d’une absence contre le Paris SG). Mais les Nantais
dominent toujours dans l’entre jeu, grâce à l’étincelante
paire Faé – Toulalan, et à un impressionnant pressing,
qui empêche leurs adversaires d’imposer le faux rythme escompté
par Didier Deschamps. C’est alors que Bratu, assez discret jusque là,
va se trouver à la réception d’un bon décalage
de Faé, après que Toulalan ait amusé deux adversaires.
La frappe croisée du Roumain est déviée par Givet. Roma
est battu, mais secouru par son montant gauche (36’).
Tandis qu’Adebayor titille l’arrière garde bretonne, ce
sont les Nantais qui vont être enfin récompensés de leurs
efforts lorsque Bratu transforme de la tête, un centre au second poteau
de Toulalan à la conclusion d’un audacieux grand pont sur Evra
(45’). Nantes mène logiquement à la mi-temps, Bratu marque
son premier but et ouvre le compteur jaune à l’extérieur.
Jusque là tout va bien.
C’est sans compter sur la réactivité de Didier Deschamps
qui décide de sortir Perez, totalement désemparé face
à la vista de Gilles Yapi, et de le remplacer par Pontus Farnerud.
La réussite accompagne ce changement puisque sur une longue touche
coté droit de Maicon, Guillon, gêné par une simulation
de volleyeur d’Adebayor, repousse le ballon de la tête en direction
de Farnerud, dont la reprise écrasée du plat du pied est légèrement
déviée par Savinaud. Suffisamment en tout cas pour tromper Landreau,
auteur d’une « boulette » aussi malheureuse qu’inhabituelle
sur le coup (47’).
Après une ou deux minutes de flottement, les Nantais repartent à
l’assaut du but monégasque mais pêchent dans le geste final,
avant de se procurer trois nettes occasions en moins de cinq minutes. C’est
d’abord Viveros, totalement métamorphosé par rapport à
ses deux précédentes sorties, qui sert Faé dans l’axe.
Le jeune international espoir prend de vitesse Rodriguez et place une frappe
du gauche repoussée des 2 poings par Roma (62’). Deux minutes
plus tard, le milieu de terrain nantais récidive à la réception
d’un corner mal repoussé par la défense adverse. Roma
se détend bien et sauve une nouvelle fois son camp. Qu’à
cela ne tienne les Nantais ne relâchent par leur emprise. Cette fois,
c’est Pujol, plus en vue qu’en première période,
qui au sortir d’un bon contrôle, place une reprise de demi-volée
que le gardien italien détourne une fois de plus au prix d’une
superbe parade (65’).
Après cette bonne période nantaise, les Monégasques
réagissent enfin par l’intenable Adebayor bien servi par Zikos
dans le dos de la défense. Landreau sort vainqueur de ce premier face
à face (69’). Il récidive 10 minutes plus tard, sans plus
de réussite face au capitaine nantais, décisif une fois de plus.
Même duel, même issue lorsque Kallon bénéficie d’une
mauvaise passe en retrait de Bratu, pour servir Adebayor dans le dos de Cetto
et Guillon (84’).
Cette bonne réaction Monégasque, tandis que Loïc Amisse
à procédé à trois changements, alors que les Nantais
sont logiquement moins saignants, va trouver une issue favorable, grâce
à un penalty obtenu par Kallon, sur une faute un peu naïve de
Savinaud (90’). L’ex joueur de l’Inter obtient ce qu’il
avait cherché et transforme la sanction en prenant Landreau à
contre-pied. Dans les arrêts de jeu, Landreau sauve le suspens devant
Giglioni avant que Bratu ne vendange une reprise de volée à
l’ultime seconde de la partie. Nantes a perdu la rencontre mais a retrouvé
une âme ce soir.