Les Nantais peuvent remercier leurs cadres. Mickaël Landreau et Nicolas
Savinaud sont vraiment exemplaires depuis le début de saison et hier
soir, les 3 points leur reviennent en grande partie.
A la fin de la rencontre, on pouvait bouder notre plaisir, face à la
prestation très mitigée des Canaris. Il ne faut pourtant pas oublier
qu’en première mi-temps, ils ont totalement étouffé
les Istréens qui n’ont fait surface qu’à la dernière
minute par deux occasions coup sur coup de Moussa N’Diaye, parti dans
le dos d’une charnière centrale jusque là pas trop chahutée.
En une minute, on pouvait se rappeler la triste impression laissée à
La Baule par Cetto et Guillon, totalement baladés par le Rennais Maoulida.
Entre le joueur pressenti à Nantes à l’intersaison et l’ex
Sedannais, il y eut samedi une différence de taille nommée efficacité.
Bonne première demi-heure des Canaris.
Avant qu’Istres ne se procure ses deux occasions franches, dont une
interrompue sur un hors jeu imaginaire, les Nantais ne ménagèrent
pas leurs efforts, essentiellement durant la première demi-heure pour
acculer les joueurs de Mecha Bazdarevic dans leur camp. Capoue avait beau
se démener comme un beau diable sur son coté gauche, Mamadou
Bagayoko avait beau malmener Thiam et Saveljic dans l’axe, par les qualités
qu’on lui connaît désormais, il n’y eut rien à
faire. Les deux lignes resserrées, au milieu desquelles Da Rocha eut
bien du mal à s’illustrer, ne commirent aucune erreur. Tant et
si bien que les Canaris ne se créèrent que 2 demis occasions,
lorsque Bagayoko, sur une bonne ouverture de Guillon (23’), tenta une
tête lobée retournée bien lue par Weber, ou lorsque le
Malien remisa en retrait pour une frappe de Da Rocha malheureusement imprécise
(26’). Dans l’envie et la débauche d’énergie,
il n’y avait alors pas grand chose à reprocher aux Jaunes. Mais
Istres n’avait pas ramené 2 points de ses 3 précédents
déplacements pour rien. C’est solide et bien organisé.
N'Diaye candidat aux vendanges.
Peut-être sonnés par leur fin de première période,
les Jaunes ont paru totalement tétanisés à l’entame
de la seconde période. A la suite d’une passe apparemment anodine
dans le dos de la défense, N’Diaye, oublié par Viveros
à droite, profite du temps de réaction endormi de Guillon et
Cetto, pour aller défier Landreau en face à face. Le gardien
international s’interpose, mais le Sénégalais bénéficie
d’un contre heureux qu’il ne transforme pas, alors que le but
est vide (46’). Ce premier avertissement ne parvient pas à réveiller
des Nantais complètement hors sujet en défense, à l’image
de Cetto. Visiblement pas très rassuré par quelques imprécisions
en première période, l’international espoir argentin paraît
ailleurs, ressassant l’impression qu’il est en train de rater
le coche. Alors que ses partenaires sont sur la ligne médiane. Cetto
erre derrière et couvre les 2 attaquants Istréens. N’Diaye
est servi dans des conditions similaires à sa précédente
occasion vendangée, il retrouve le capitaine Nantais en un contre un,
vision cauchemardesque des ses nuits prochaines, il frappe en force et Landreau
sauve une nouvelle fois son camp au prix d’une parade d’exception
(50’).
Nantes gère, Landreau assure.
Alors que les supporters se remettent à peine de leurs frayeurs (4
occasions franches en l’espace de 6 minutes si on occulte la pause),
Nicolas Savinaud anticipe une passe adverse, s’appuie sur Da Rocha et
décoche une frappe chirurgicale qui lobe un Weber trop avancé
et un peu vissé à la pelouse jaune et verte (54’). Le
FC Nantes mène 1 à 0 sur sa première réelle frappe
cadrée, comme si Toulouse, dernier visiteur ici, avait légué
aux Nantais, sa méthodologie du réalisme outrancier. Les violets
vont mettre de nombreuses minutes à se remettre de ce coup du sort,
d’autant que les Nantais ont décidé de gérer fébrilement.
A ce jeu, les protégés de Bazdarevic montrent leur limites et
ils ne seront en définitive dangereux que sur deux coups de pieds arrêtés
généreusement concédés par Loïc Guillon en
l’espace de 8 minutes. Les joueurs de champ peuvent alors admirer, d’abord
une nouvelle première parade exceptionnelle de leur capitaine (73’),
puis ce qu’on appelle communément sa « baraka ».
La réussite est définitivement nantaise ce soir, même
si les Jaunes l’ont largement agacée. Seules une tête à
coté de Bagayoko, signalé injustement hors jeu, une percée
de Da Rocha conclue par un centre tendu de Viveros (76’), puis une chevauchée
de Glombard interrompue par un acte d’antijeu caractérisé
du bouillonnant capitaine istréen Thiam (90+2’), ont donné
un semblant d’ intérêt à cette dernière demi-heure
des Canaris, soucieux avant tout de conserver leur maigre avantage. L’indigne
M. Thual pouvait alors siffler la fin de la rencontre et libérer des
Nantais au final, très peu convaincants.