Avantage à la formation à la Rennaise
Les supporters rennais, mettent souvent en avant la qualité de leur récent centre de formation, pour annoncer prématurément la fin de l’hégémonie des Canaris. Leurs homologues nantais restent dubitatifs, d’autant que les résultats et le jeu déployé par les Rouges et Noirs n’inclinent pas à partager cette prédiction. Dimanche, pour leur troisième confrontation de la saison (après deux matchs amicaux), les jeunes rennais ont rééquilibré le bilan (une victoire, un nul, une défaite). Ils avaient l’occasion de démontrer leurs progrès. Il faut bien l’avouer, durant la première demi-heure, leur supériorité était criante, d’autant qu’ils ont pratiqués un jeu loin des stéréotypes monolithiques institués par Lazlo Boloni.

Le mouvement, la variété, la percussion, l’ascendant physique étaient du coté des joueurs de Landry Chauvin. Les Nantais ont par conséquent paru étonné de cette belle entame de leurs hôtes et de voir que le jeu « à la nantaise » s’était exporté chez leurs voisins.

Les Nantais étouffés au milieu.
Le jeu très haut des Rennais et leur impact athlétique en défense a totalement annihilé toutes les tentatives de sortie des jaunes qui ont de ce fait reculé et perdu le contrôle de la partie. A vrai dire les 30 premières minutes des Rouges et Noirs étaient un régal dont ferait bien de s’inspirer Lazlo Boloni ou son remplaçant… Dès la 5ème minute, un premier centre de la droite du rapide Sow passe devant le but de Thébaux sans trouver preneur, alors que Thicot et Das Neves se regardent interloqués. A la suite d’un coup franc provoqué par Stinat sur la droite, Mairet se charge de trouver Dudu dans le dos d’une défense statique (il y avait 3 rouges pour aucun jaune à la réception). La reprise de la tête du séduisant brésilien trompe Thébaux qui aurait été bien inspiré de sortir pour compenser l’apathie de sa défense.

Deux minutes plus tard une frappe dangereuse est détournée juste au-dessus de la transversale du portier nantais. Thébaux est ensuite contraint d’intervenir dans les pieds de Dudu qui oublie ses partenaires mieux placés sur cette nouvelle occasion. Il faut attendre la fin du premier quart d’heure pour assister à la première incursion des Canaris, à l’instigation de Glombard, véritable déménageur arrêté irrégulièrement à l’entrée de la surface. Le coup-franc frappé par Keserü est détourné en corner par le mur adverse. Mais les Rennais continuent d’imposer leur style. Thébaux doit s’employer sur un bon coup franc (22’), puis une action éclaire contraint Stinat à la faute et au carton à l’entrée de la surface (24’). C’est encore Dudu qui s’amuse de Das Neves avant de frapper légèrement au-dessus (27’). Thicot tente alors de remuer ses partenaires en prenant l’initiative de monter afin que le bloc nantais en fasse autant. Ainsi Keserü place un bonne frappe au-dessus du but de Pouplin (32’).

Glombard et Adailton sortent sur blessure.
Les Nantais respirent enfin, mais Glombard est contraint de sortir et Serge Le Dizet doit réorganiser son équipe après l’entrée de Rippert, en faisant monter Stinat d’un cran et en changeant Capoue de coté (à droite). Peu avant la mi-temps un impressionnant choc frontal entre Keserü et Adailton, oblige le Brésilien à quitter ses camarades. Un supporter rennais nous indiquera qu’il devra même se rendre à l’hôpital.

Les Nantais réagissent en fin de match.
La seconde période est plus équilibrée mais aussi beaucoup moins animée. Petit à petit les Nantais ont l’emprise de la rencontre mais sans vraiment se montrer dangereux, d’autant que N’Zigou et Keserü ne trouvent pas de parade au défi athlétique des défenseurs rennais. Ce sont d’ailleurs les Rouges et Noirs qui se procurent les plus chaudes occasions en début de mi-temps sous la houlette d’un impressionnant Dudu. Ce sont Marveaux (53’) puis le remuant Briand (56’) qui bénéficient des inspirations du Brésilien sans pouvoir toutefois concrétiser. Le Dizet sent que son équipe a besoin de changements en attaque. Ibrahim remplace Stinat (62’) et se positionne à coté de Keserü, tandis que Capoue retrouve le flanc gauche et N’Zigou le couloir droit. Das Neves, Thicot et Tchetgna tentent d’apporter le surnombre devant, mais rien n’y fait et il faut attendre les 10 dernières minutes pour assister aux premières incursions dangereuses des Canaris. Ibrahim est alors à deux doigts de pouvoir reprendre un bon centre de Tchetgna (80’), mais ce sont les locaux qui auraient du doubler la mise en fin de match si l’arbitre avait logiquement sanctionné Thébaux coupable d’une faute dans la surface sur Briand (89’).

Les Rennais sont donc les premiers à battre les Nantais cette saison. C’est une victoire logique qui aurait même pu être plus conséquente. Les Canaris vont vite devoir se reprendre samedi prochain face à Poitiers, premiers tombeurs des Rennais cette saison, car Vannes a profité de cette journée pour se détacher en tête du championnat.

Notes sur les joueurs.
A Nantes, Thébaux aurait peut-être du sortir sur le but. Pour le reste il a assuré ce qu’il a pu. Tchetgna a souffert sur son coté droit, mais a fourni une bonne prestation dans l’ensemble. Ce qui ne fut pas le cas de Stinat, bien peu inspiré, notamment dans les relances. L’aboyeur de la CFA a peut-être ressenti le contrecoup de son voyage à Caen, la veille. En défense centrale, Thicot a impressionné tous les observateurs et est parvenu à tirer son épingle du jeu dans tous les compartiments. On a hâte de le voir évoluer à l’étage au-dessus. Das Neves a eu le mérite de tenter de répondre au défi physique des attaquants adverses. Ce ne fut pas sans quelques coupables approximations et sans un certain manque de maîtrise. Au milieu, le pauvre Ca a paru bien seul à la récupération et totalement noyé par le milieu adverse. A cette occasion un milieu défensif supplémentaire n’aurait pas été de trop. En relayeur, le capitaine Dimitrijevic a souffert dans un milieu particulièrement dense. Il a toutefois pu donner un peu d’air au jeu de son équipe en quelques trop rares occasions. A droite Glombard avait des atouts physique intéressants à faire valoir avant de sortir prématurément. Son remplaçant Rippert a autant souffert que Stinat dont il reprenait le poste. Aurélien Capoue ballotté à gauche, puis à droite, puis de nouveau à gauche, a cherché ses marques toute la partie dans une équipe qu’il découvrait pour la première fois. Enfin, devant on parlera plutôt d’un no man’s land, tant Keserü et surtout N’Zigou ont été dominé par leurs adversaires et ont manqué de présence dans le jeu et dans le travail défensif. Dans ce match, l’absence de l’accrocheur Vincent Laban s’est fait cruellement sentir.