Claque guingampaise
36ème journée - samedi 10 mai à 20h00
Ou sont les jaunes ?		Par Frédéric P. le 11/05/2003 Hier au stade de la Beaujoire dans un match comptant pour la 36e journée de L1, le FC Nantes s'est lourdement incliné contre son voisin de l'EA.Guingamp (4-0). Si cette défaite est difficile à inventer, elle a cependant permis à N'Zigou et Rubil de confirmer qu'il représentent l'avenir du FCNA.

La Cabale

La semaine aura été agitée et à la lumière de la débâcle de samedi, on peut se demander à qui profite cette cabale qui ne fut manifestement pas sans conséquence sur le terrain. Je fus frappé de voir, sur la pelouse, avant le coup d'envoi, des guingampais trottiner, sautiller, frétiller d'impatience et des nantais totalement isolés, statiques où seuls Berson et Armand échangent quelques mots. Armand qui manifestement décida de faire grève sur le terrain...

Brève chronologie : de concert, mercredi 7 mai, L'Equipe titre "Nantes c'est flou" en prédisent un avenir sombre tout en interpellant sur les mécomptes nantais et le trou financier (détaillés dans l'édition du lendemain). et, le même jour, le quotidien Aujourd'hui se pique d'un petit article nauséeux sur fond de crises intestines et de luttes de clans, invoquant des invectives anonymes contre Marcos aka "une trompette". Marcos réagira sur le site officiel et dans Presse Océan vendredi, invoquant son étonnement sur l'aspect financier et son raz le bol d'être la cible de ce climat délétère. Budzinski en rajoutera une couche dans France Football, en fustigeant ceux qui veulent le départ de Marcos après avoir fomenté le départ du désormais regretté Denoueix. Denoueix qui perdait à la recherche du jeu quand Marcos perd désormais à la recherche du résultat ... dans cette triste alternative, on sait effectivement qui regretter.

Fallait-il donner de l'écho aux ragots ? ... ne fallait-il pas plutôt faire le dos rond ... et appeler au respect des couleurs et du public, à l'orgueil collectif (l'orgueil managé, mal placé, statufié à la décote : beaucoup d'invendus l'ont ...). Ce qui apparaît encore flagrant dans l'attitude de certains samedi ... c'est le peu de portée des petites réunions entre ennemis à l'instigation du président Gripond. Autant à l'automne, la réunion et les prises de décision (retrait de l'entraînement du coach, un premier signe ...) furent suivi d'effet sur le terrain, autant en cette fin de saison, les règlements de mauvais compte priment... et l'écho des ragots se répand.

Mais à qui profite ce crime ? ... les médias sont habituellement bien peu enclins à nous surveiller ; et éclairer d'éclaboussures notre fumeux beau jeu et le bien être confiné, pouvait attendre un peu. Par ailleurs, au classement nous n'inquiétons plus personne non plus. Alors c'est sans doute en interne, du coté des silencieux, des satellites ou de ceux qui, exceptionnellement et tardivement, se réveillèrent pour attiser un peu plus encore, qu'il faut se tourner. Ce n'est pas nouveau à Nantes, le dirigeant étranger au cru se débattra dans un climat hostile. Alors Marcos fautif ? peut-être ... mais, certains lui auront, à coup sûr, savonné la descente de cette fin de saison.

Quint à nouveau écarté.

Pour ce match du dernier espoir européen, Marcos avait écarté Quint, lequel s'exprime rarement sous le couvert de l'anonymat et fut pourtant plutôt à son avantage, sur le terrain de la Mosson, tout comme Toulalan, lui aussi malheureusement pas retenu, alors qu'on aurait aimé le voir, pourquoi pas, dans le couloir droit.

Marcos décide donc de ressortir le 4-4-2 jamais reu depuis notre dernière défaite à domicile (Nantes-Sochaux).
Le bilan de ce système est : 6 matchs (5 à domicile), 1 victoire, 1 nul, 4 défaites (dont 3 à domicile), 4 buts pour, 12 contre (dont 11 à domicile).
Et la seule victoire de ce bilan, fut miraculeuse face à Lyon et grâce à Landreau.

Ce 4-4-2 tient compte aussi des absences de Da Rocha et Gillet. Delhommeau revient donc dans l'axe à plat, alors qu'il y fut parfois catastrophique (Lyon et Auxerre à domicile), mais que sa dernière prestation à ce poste (à Bordeaux) fut très encourageante. Marcos décide par ailleurs de laisser Djemba sur le banc, ce qu'on a toujours du mal à comprendre, tant il est le meilleur à Nantes, à ce poste, cette année. Enfin Rubil, pourtant bien fatigué avant de sortir face à Montpellier, est reconduit à la place de Da Rocha. Devant, Marcos aligne, à raison, une attaque d'ex-CFA avec Pujol et N'Zigou.

Avant ce match donc, on savait Nantes fragile et on la craignait fragilisée par son actualité. Ce qui allait lui arrivé était dans l'air, quand en face une équipe a la confiance et la réussite, alors que les jaunes se débattent esseulés et sans âme, ne tentent plus et manquent des occasions pourtant plutôt plus nombreuses que lors de derniers résultats positifs mais étriqués.

Le Match

A l'entame de la partie, c'est fort logiquement que l'on voit des nantais empruntés derrière et au milieu (Berson rate quelques passes, Savinaud rentre lentement dans le match) tandis que les Guingampais portent vite le danger devant pour leurs attaquants décomplexés. Je suis alors frappé par la flagrante apathie d'Armand. Pourtant aux alentours du premier quart d'heure, on commence à voir des mouvements et du jeu, oubliés depuis longtemps. Et c'est tout à l'honneur de Rubil, Pujol et N'Zigou. Mais Pujol gâche la première occasion franche de la partie, en tirant à l'aveugle et prématurément alors qu'il est seul à l'entrée de la surface.

Le 1er but. (21')
C'est sans doute un avis de supporter, mais comme à Montpellier, ce penalty me paraît injustifié et d'autres le jugent pour le moins sévère (Ouest France et Canal+ ).
Malouda et Drogba permutent énormément. Malouda est dans la zone de Delhommeau qui le contraint à s'excentrer. Delhommeau est secondé par Cetto pour stopper l'espoir Guingampais, les 2 nantais le taclent (Delhommeau le ballon, Cetto le joueur) Les 3 joueurs se retrouvent à terre mais Malouda est le plus prompt à se relever tandis que Delhommeau peine dans cet exercice... Cetto fait une nouvelle fois faute, Malouda tombe mais le contre lui est favorable, il continue donc, et longe la sortie de but à la recherche de la surface, son ultime but... Vessière se pique de faire son Wurtz, Delhommeau, aux allures de grande saucisse, rattrape Malouda qui entre dans la surface, épaule contre épaule. Malouda ceinture légèrement Delhommeau avec son bras droit en passant son corps devant notre défenseur puis s'écroule en un plongeon adroit. Il n'y a pas penalty ... mais les deux fautes précédentes de Cetto sont de trop peut-être. Vessière siffle, les nantais, abattus déjà avant le match, ne contestent pas, pas plus qu'à Montpellier. Leroux transforme péniblement, alors que Grondin avait fait le plus dur en choisissant le bon coté.

Nantes réagit pourtant et combine encore bien devant. N'Zigou à la suite d'un contre rapide récupère un ballon mais, excentré, il croise trop sa frappe.

Le penalty manqué (33')

Nouveau mouvement intéressant entre N'Zigou et Pujol qui finit nantais par obtenir un penalty à son tour. Il est retenu du bras et son pied d'appui est bloqué, par Yahia qui est dépassé par le contre-pied de notre attaquant Les nantais semblent dans une torpeur désemparée ... qui va tirer ? N'Zigou est le plus près du ballon et sans doute sollicité du regard par ses partenaires, il choisit de tirer. Il est jeune, c'est sa 2 ou 3ème titularisation ... où est la logique ? ... pourquoi Ziani n'intervient pas pour tirer ou désigner un titulaire, mais surtout, pourquoi, en l'absence de Gillet, aucun tireur (et second tireur) n'a-t-il été désigné en préparant ce match ? ... ni les joueurs, ni Marcos ne nous éclaireront la-dessus !!! ... évidement si N'Zigou avait marqué, on s'aveuglerait de son culot ... mais le jeune canari n'a à aucun moment regardé Le Crom qui a pourtant, choisi son coté, et à tiré un penalty de poussin. Le public nantais siffle ... : sans commentaire.

Le match vient de basculer et le sort, aidé par la désagrégation jaunes, a choisi son camp. Confirmation 3 minutes plus tard, quand Leroux double la mise.

Le 2ème but (37')

Coup franc légèrement dans le camps nantais, les jaunes ne sont pas en place au milieu (4 devant le ballon ne servent à rien), Savinaud a les mains sur les hanches. Et on se retrouve pourtant à jouer un 4 contre 3 dans la surface. Yepes tente l'interception, mais est clairement bousculé par Leroux. Il est de toute façon un peu court et ne peut toucher le ballon de la tête. Ce ballon rebondit devant Cetto qui contre maladroitement un ballon difficile à négocier. Le ballon revient à hauteur de Leroux qui de la tête trompe Grondin, qui n'a toujours pas effectué un seul arrêt depuis le début.

A la quarantième minute, Cetto ira se chercher son carton jaune dans le camp adverse, un carton de dépit, avant que Grondin n'empêche le 3-0 sur un arrêt réflexe du pied.

2-0 à la pause. Il faut espérer un sursaut d'orgueil suscité dans les vestiaires. Mais trop vite, les nantais prennent un troisième but assassin.

Le 3ème but (48')

Dans le camp adverse, un guigampais effectue, sans qu'N'Zigou ne s'y oppose, une transversale pour Leroux, oublié de Rubil, alors que Cetto pas aligné, remet en jeu Drogba et Malouda. Rubil revient trop tard et Leroux le prend sans mal à contre-pied puis centre dans la surface, où Nantes est de nouveau à 4 contre 3. Cetto à l'interception, dévie de la tête pour ... Carnot au premier poteau qui profite du marquage bien leste d'Armand pour tromper Grondin qui n'y peut rien.

Savinaud prend un carton et sera de ce fait absent à Troyes. N'Zigou frappe ensuite au dessus avant que 5 minutes après le 3ème but, Guingamp n'obtienne un nouveau penalty.

Le second penalty (53')

Malouda part en contre au centre du terrain, Yepes venu à sa rencontre perd son duel, puisque Malouda de par son engagement obtient une fois de plus le contre favorable. Même le tacle de Berson n'y peut rien. Malouda peut servir Drogba dans le dos de la défense entre Cetto et Delhommeau. Drogba entre dans la surface, excentré sur la gauche. Il feinte la frappe devant Cetto qui tacle naïvement et paraît lui prendre le pied d'appui alors que Drogba semble, lui, plutôt glisser dans son propre contre pied. Delhommeau arrive comme un fou et, alors que le ballon semble prenable, se lance dans un long tacle glissé. Entre temps Drogba protège le ballon de son corps (on peut se demander s'il ne fait pas main) et tente de se relever. Cetto est à terre impuissant, Delhommeau tacle un pied sur le ballon et l'autre replié. Mais dans son élan semble faucher Drogba, qui profite de ce "sandwich" pour nous jouer un grand numéro épileptique, il entend puis voit Vessiere siffler penalty, il se ramène des mains le ballon sous le corps et se relève comme si de rien n'était, et s'en va lucidement trompé Grondin. 4-0. Difficile d'incriminer Vessière sur le coup, Cetto semble faire faute, et l'engagement de Delhommeau dans notre surface de réparation, est coupable, il prend un premier carton jaune ... mais que dire du cinéma de Drogba. (cette journée de foot en Europe aura été truffée de penalty bien discutable et d'attitude absurdes et pénibles des attaquants ...).

4 minutes plus tard, Marcos se réorganise avec le remplacement de 2 des 3 avertis. Le malheureux Cetto est remplacé par Djemba. Rubil descend alors d'un cran à une place où il se montrera plus tranchant. Savinaud est remplacé par Vahirua, ce qui décale N'Zigou à droite et un peu en retrait. N'Zigou se montrera particulièrement mal à l'aise à ce poste, alors que son match fut plutôt probant aux avants postes.
A peine 2 minutes après ces changements, Delhommeau se fait expulser pour un pied qui traîne sur Coco Michel qui en rajoute. Peut-on demander à un arbitre un peu de psychologie à 4-0 ... je ne sais pas. En tout cas les nantais ne contestent pas ... par solidarité sans doute.
Rubil prendra lui aussi un carton à retardement sur une faute peu évidente sur Leroux, qui semblera en faire des tonnes avant de rentrer tout gaillard sur le terrain.

Nantes tentera de donner le change et de faire taire les Olé ... Berson se démènera au 4 coins du terrain. Vahirua se procurera quelques occasions, mais c'est surtout Guingamp qui maladroitement ne corsera pas le score, par Leroux puis Carnot par 2 fois.

Reste à se lever et frissonner pour Fabbri. Cette cérémonie d'adieux donnera-t-elle des envies et des leçons à certains ?

Reste à se taire et à oublier les sifflets et les sarcasmes alentours.



Les joueurs :

Grondin : Dommage qu'il n'ait pas fait preuve d'assez de détermination pour stopper le premier penalty. A l'arrivée, il prend 4 buts dont deux penalt. Il aura pourtant contribué à éviter à Nantes la plus grosse défaite à domicile de son histoire, ce qui aurait fait tâche en ces temps de commémorations déjà suffisamment assombries.

Cetto : un match catastrophe. Mais il est bon pour certains de voir enfin que cet international espoir argentin, n'a rien d'un grand pour l'instant. Si ce genre de match pouvait servir à le recadrer et à lui apprendre l'humilité et les bienfaits du jeu à la nantaise, ce sera finalement positif. Son jeu vers l'avant, le tempo de ses passes sont toujours son gros point faible.

Armand : On l'avait déjà vu sans envie cette saison, mais peut-être pas à ce point ... il n'a rien fait, n'a eu aucune réaction d'orgueil ... avait-il prémédité sa prestation ? Il fait partie de ces nantais qui se sont crus trop beaux, et qui voient leur cote plonger. Un conseil, Sylvain : change de manager ...

Delhommeau : Il aura été le meilleur derrière en début de partie : parfait dans les duels, notamment sur Drogba, bonnes anticipations, parfaites relances, avant que tout ne se dérégle, notamment en seconde mi-temps. Mais lui au moins, il en voulait ... maladroitement.

Yepes : Certes, il fait office de brillant pompier de service, mais il aurait sans doute moins besoin de sauvetages spectaculaires, s'il était toujours prompt au départ des actions. Son temps de réaction et sa concentration parfois sont beaucoup trop lâches. Pour être à la hauteur d'un Fabbri, il ne faut pas seulement un talent certain, il faut une régularité de tous les instants et un professionnalisme sans faille (cf Montpellier). Ceci dit il fut quand même le défenseur le moins fautif samedi.

Berson : Son retour après sa blessure a débuté laborieusement : succession de passes ratées. Puis il a trouvé sa place et a fait son travail habituel. Mais à l'image de sa saison, son jeu vers l'avant est trop défaillant et c'est principalement sur ce plan qu'il a perdu son duel à distance avec Pedretti. Aujourd'hui personne ne les oppose plus. Or à Nantes, c'est bien parce que les défensifs sont défaillants dans la construction, qu'on s'en remet trop à Ziani.

Savinaud : Il a tenté d'être le relayeur qui peut donner un peu d'air au jeu, mais ses passes sont trop souvent imprécises ou de trop mauvaise qualité pour que les enchaînements "à la nantaise" puissent opérer. En outre, son jeu défensif est toujours trop tendre. Il a su faire preuve d'orgueil par moment. Lors de son remplacement, il est allé directement aux vestiaires. Un signe qu'on peut interpréter de diverses manières.

Rubil : Ce qu'il fait n'est pas mal, mais il manque de "muscle" et de volume. On sent qu'il aime les espaces et qu'il aime partir de derrière. Il lui faudra beaucoup progresser et trouver sa place, pour s'imposer la saison prochaine. Les dirigeants songent d'ailleurs à le prêter.

Ziani : on se répète match après match, Ziani court, Ziani appelle le ballon et le reçoit, mais il en fait la plupart du temps mauvais usage en éludant presque systématiquement la première intention et en tournant trop souvent autour du ballon.

N'Zigou : Il a fait une bonne première mi-temps, grâce notamment à son entente avec Pujol dans les mouvements. Il a eu de beaux enchaînements et Shiva sait percuter et dribbler, ce qui nous manquait cruellement ces derniers temps. Par contre dès que Marcos l'a fait reculer et jouer dans le couloir droit, il n' a plus su quoi faire du ballon et a , de ce fait, très mal terminé son match.

Pujol : Il apporte beaucoup par le mouvement et le jeu en déviation, mais il manque de beaucoup des qualités qui font le bon attaquant et le chasseur de but. Par ailleurs, je doute de l'utilité de ses appels systématiques en profondeur quand nos défenseurs ont le ballon, alors qu'il faudrait demander le ballon dans les pieds pour faire monter les milieux, comme Moldovan sait si bien le faire.

Djemba : Il a du se positionner en défense centrale après l'expulsion de Delhommeau. Il avait tenu ce rôle cet été en match de préparation. Certes il a fait le spectacle et a montré toute sa puissance, mais paradoxalement, il y a eu à cette période de nombreux trous dans notre axe central. De toute façon Djemba aurait du débuter ce match pour ré-équilibrer notre quota de joueur de caractère ...

Vahirua : On l'a beaucoup vu, mais il a été une nouvelle fois assez malheureux dans ses tentatives au but. De surcroît, son entente avec Pujol est toujours aussi laborieuse (même appels ou trop de distance entre eux).

Makukula : Présent un quart d'heure, il n'a rien réussi de bon. Mais entrer dans de telles conditions et à 10, n'est pas un cadeau.


F.P.

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