Nantes va donc remonter en Ligue 1 mais il n'aura pas battu Angers cette saison. C'est une façon lapidaire de résumer un derby assez terne et fermé, qui a vu les deux équipes atteindre leur objectif. Nantes a pris le point qui constitue un pas de plus sur le chemin de l'accession, Angers n'a perdu ni le match ni la face devant son public qui s'était déplacé en grand nombre puisque toutes les places du vieux stade Jean-Bouin étaient vendues depuis quinze jours.

En somme, exceptés les spectateurs qui apprécient le beau jeu, tout le monde était content, y compris Michel Der Zakarian, enchanté par l'idée de fêter la montée face à Montpellier, son ancien club qui lui avait fait confiance en tant que joueur mais pas comme entraîneur.

Bagayoko individualiste
Nantes pourtant possédait assurément les moyens de l'emporter car il s'est créé le plus grand nombre d'occasions, la plupart, soyons juste, à la suite de coups de pied arrêtés. La plus notable fut le coup franc expédié sur la transversale par David De Freitas, sur un coup franc d'un peu plus de vingt mètres, à la 18è minute. Le ballon rebondit donc sur la barre et Poulard eut la possibilité de faire mouche. Padovani l'en empêcha en repoussant sa reprise de la tête.

Le coup franc en question résultait d'une faute de Lécluse sur Bagayoko. Ce ne fut pas la seule, loin s'en faut, et avec un arbitre plus vigilant que Damien Ledentu, et plus soucieux de faire respecter le jeu, le défenseur central angevin eut récolté un carton jaune bien avant la 46è minute, encore pour une faute sur Bagayoko. Ce dernier a donc été soumis à un traitement de chocs, il n'en reste pas moins qu'il a fait preuve d'un individualisme aussi forcené que coupable.

Da Rocha blessé
C'est ce défaut qui le conduisit à gâcher une opportunité à la 27è minute où, au terme d'un raid aveugle, il catapulta le ballon à côté. Entre temps, Shereni avait effectué une intervention spectaculaire, dans la surface, sur Ben Khalfallah, le meilleur Angevin (23è). Peu après, Olivier Thomas, auteur d'un match très quelconque, se distingua pour l'une des rares fois de la soirée en intervenant à la desperados face à Do Marcolino. Après un départ timide, Nantes posait se patte sur le match, sans faire preuve d'imagination pour autant et la sortie de Da Rocha, blessé dans un choc trop rude, n'arrangea évidemment pas ses affaires. Touché aux vertèbres, le capitaine nantais est d'ailleurs out jusqu'à la fin de la saison. Il ne s'agit précisément pas d'une bonne nouvelle quand on connaît son importance dans la qualité des prestations des Canaris.

On en était alors à la 34è minute et Der Zakarian choisit de ne pas modifier son système en 4-4-2, Moullec effectuant son entrée dans le couloir droit. Maréval évoluait pour sa part côté gauche, le poste de défenseur latéral ayant été confié à Guillon. Shereni et De Freitas se chargeaient de la récupération, le premier en force et en se montrant assez brouillon, le second avec sa lucidité et son adresse habituelle.

Djordjevic et Capoue rentrent
L'attaque avait été confiée au tandem Bagayoko – Dossevi et il serait exagéré de prétendre qu'ils se sont bien entendus, vu le nombre restreint de passes qu'ils se sont adressées. C'est cependant à la suite d'une action de l'ancien Valenciennois que le Malien hérita d'une nouvelle occasion, juste avant la pause. Il la rata.

Ce fut la dernière fois de la soirée que l'on vit Thomas Dossevi. Légèrement blessé, il laissa en effet sa place à Filip Djordjevic, dès la reprise. Peu après (62è) ce fut au tour de Guillon, souffrant d'une cuisse, de demander à son tour de quitter le terrain. Ce fut donc le troisième changement impromptu auquel Michel Der Zakarian devait procéder. Maréval reprit alors son poste de défenseur latéral, permettant à Aurélien Capoue d'effectuer un retour qu'on ne saurait qualifier de convaincant. Il commença par expédier (du droit) un ballon dans les nuages (64è) alors qu'il avait été bien servi par Moullec puis il trouva le moyen de récolter un carton jaune pour une faute inutile sur Alo'o Efoulou.

Heurtebis tient le choc
Plus le match avançait, plus Nantes toutefois dominait la situation. Vraiment sans génie, répétons-le, mais en laissant tout de même percevoir une supériorité qu'il était dommage de ne pas concrétiser. Les coups de pied arrêtés défilaient, un corner par ci, un coup franc par là, le ballon volait devant la cage de Padovani mais de là à l'expédier au fond des filets il existait une marge. Djordjevic faillit cependant bel et bien y parvenir, de la tête, durant les arrêts de jeu.

Il n'en reste pas moins que la plus grosse occasion de la fin du match fut angevine. On atteignait le bout du bout de la 93è minute lorsque Tony Heurtebis puis Poulard réalisèrent de véritables sauvetages face à Ahou et Sola.

C'eut été certes injuste de s'incliner ainsi sur le fil mais Nantes revenait de loin. On notera d'ailleurs que Poulard a fourni une prestation solide (alors que Pierre pécha une nouvelle fois dans la relance) et que Heurtebis se montra sans reproche, bien qu'il ait été parfois « secoué » par les Angevins (charge de Do Marcolino en fin de première période). Ce qui n'empêche pas les rumeurs concernant une éventuelle arrivée de Vercoutre de se propager avec insistance.

B.V., le 22 avril 2008

SCO Angers - FC Nantes: 0-0.
Arbitre : M. Ledentu. 14 150 spectateurs.
Avertissements : Angers : Do Marcolino (44'), Lécluse (46'), Fall (73'). Nantes : Capoue (68'), Shereni (71'), Pierre (79').

SCO Angers : Padovani - Fall, Lécluse (cap.), Leray, Djellabi - Moussi, Auriac, Ben Khalfallah, Brunel (Bourgaud, 87') - Do Marcolino (Sola, 69') Alo'o Efoulou (Ahou, 90'). Non entrés : Cousin, Stephan.. Entraîneur : Jean-Louis Garcia.

FC Nantes : Heurtebis - Thomas, Pierre, Poulard, Guillon (Capoue, 62') - Shereni, De Freitas, Da Rocha (cap.) puis Moullec (34'), Maréval - Dossevi (Djordjevic, 46'), Bagayoko. Non entrés : N'Dy-Assembé, Babovic. Entraîneur : Michel Der Zakarian.