Un déboulé de De Freitas
Un déboulé sur l'aile gauche de David De Freitas ponctué par un adroit shoot piqué qui laissa Pontdemé pantois. C'est l'image forte que l'on retiendra de ce match qui avait rempli René-Gaillard à ras-bords (9400 spectateurs). C'est, hélas, à peu près la seule, la pluie de cartons déversée pas l'arbitre, dont un rouge pour Capoue durant les arrêts de jeu, ne valant guère que l'on s'y attarde. Ce but est précieux puisqu'il vaut trois points et permet à Nantes de reléguer le quatrième, Bastia, à 8 longueurs. Il lui redonne son fauteuil de leader, provisoirement abandonné au Havre. Il conforte sa confiance, alors qu'il semble plus que jamais enclin à faire le dos rond sur terrain adverse et à attendre patiemment son heure. Il laissera enfin, forcément, une empreinte dans la mémoire de De Freitas, auteur de son premier but en jaune, de surcroît sous les yeux de son frère. « Il a choisi le bon jour pour venir » assura-t-il. En somme, c'est tout bénéfice.
Une équipe amoindrie
De là à dire que l'on a vécu d'intenses émotions à la Venise Verte, tel est le surnom du stade de Niort, il existe un pas. On ne le franchira pas. On retiendra cependant avec intérêt que Nantes dispose d'une marge de sécurité de plus en plus importante par rapport à des équipes aussi limitées que Niort, qui ne possèdent aucun fond de jeu et ne comptent pas en leur sein les individualités qui leur permettraient de compenser en partie cette grave lacune.
Nantes, lui, faute d'avoir bien joué a connu, au moins, le plaisir de la victoire. C'est déjà ça. Il ne faut pas oublier non plus qu'il s'est présenté sans Bagayoko, Da Rocha ni Shereni, trois de ses éléments-moteur, sans non plus Heinz. En outre, il aurait pu gagner beaucoup plus largement sans un arbitrage fantaisiste, on pense notamment à l'intervention à l'heure de jeu du rude Ferrier sur Goussé.
Un arbitrage fantaisiste
L'action se situait à l'entrée de la surface, il y avait faute. Jérôme Auroux, qui devait avoir oublié ses lunettes, donna bien un coup de sifflet. Mais pour signaler une simulation de l'attaquant nantais qu'il gratifia en outre, histoire d'être logique avec son aveuglement, d'un carton jaune.
Nantes, cette fois, n'a même pas bénéficié de la moindre parcelle de chance. Il était tout simplement plus fort et il n'a jamais été inquiété. Tony Heurtebis, lorsqu'il est remonté dans le car du retour, attendait toujours le premier tir cadré qui lui aurait permis de déployer son talent. Il vient de passer cinq matches sans encaisser le moindre but et pourtant sa défense, si hermétique, donne toujours de la bande quand il s'agit de relancer.
En 4-4-2
C'est peu de dire que le match mit longtemps à démarrer. En première période on n'a même pratiquement rien vu, question football. A part, peut-être, une belle ouverture de De Freitas vers Dossevi, sur la droite. Mais l'ancien Valenciennois n'avait pas su exploiter la munition, il avait centré n'importe comment. Il évoluait sur le flanc droit et il n'était pas très à l'aise. Capoue, lui, s'était vu confier le côté gauche, il courait beaucoup mais sans conséquence vraiment bénéfique. Goussé et Andriatsima, ce dernier titularisé pour la première fois de sa carrière, évoluaient aux avant-postes et, faute d'être sollicités dans de bonnes conditions et de disposer de réels appuis, ils faisaient ce qu'ils pouvaient. L'entre-jeu avait été confié à Moullec et De Freitas, lesquels étaient pratiquement les plus en vue de l'équipe, le second surtout qui s'appliqua souvent à jouer vraiment au ballon.
Mauvaise première période
Le 4-4-2 mis ainsi en place par Derzakarian contrôlait facilement les opérations, faute de réussir à les enflammer. L'équipe nantaise aurait même pris l'avantage si l'arbitre avait validé un but obtenu à la suite d'un corner. Il le refusa en prétextant une faute de Dossevi. Si bien qu'à la 44è minute, le contenu de la rencontre restait famélique. C'est alors que l'on eut droit, enfin, à deux occasions de but, une pour chaque équipe. La première fut pour Niort. Olivier Thomas se fit enrhumer sur son côté, ce n'était pas la première fois que cette mésaventure lui arrivait en cette froide soirée niortaise et sur le centre qui s'en suivit, Couturier plaça une reprise de la tête que Tony Heurtebis, qui n'avait pas encore eu le loisir de chauffer ses gants, vit sans déplaisir frôler son montant droit.
Quelques secondes passèrent, on avait atteint les arrêts de jeu et Nantes répliqua par une action Maréval – Capoue. Le centre de ce dernier atterrit sur le crâne de Goussé. Le ballon passa de nouveau à côté de la cible.
Nantes supérieur, Goussé lésé
S'il n'y avait eu ce final, on eut écrit que le premier acte avait été aussi nul que le score. Aucun enchaînement, une pauvreté technique affligeante, peu ou pas de mouvements. Niort jouait peut-être avec ses armes, eh bien elles sont diablement limitées, surtout dans la construction. Nantes possède de toute évidence un potentiel supérieur mais il ne s'en servait guère.
Heureusement, la seconde période fut meilleure. Ou moins mauvaise si vous préférez. Nantes se créa enfin des opportunités. On a parlé de l'intervention illicite de Ferrier sur Goussé, on signalera aussi une faute grossière de Fischer sur Moullec, preuve que les Chamois recouraient sans hésiter aux moyens illicites quand ils étaient débordés. Cette fois, l'exaction avait été commise en dehors de la surface, elle ne donna donc qu'un coup franc (70è). Maréval le botta dans le mur. L'entrée en jeu de Bocundji Ca à la 57è minute, à la place d'Andriatsima, avait provoqué le retour en pointe de Dossevi, lequel harcelait davantage les défenseurs locaux.
De Freitas rata une première occasion en shootant sur Pontdemé alors qu'il aurait sans doute pu glisser à Goussé, il ne laissa pas filer la seconde. Lancé par Dossevi, il s'en alla placer joliment la ballon hors de portée du gardien niortais.
Expulsions
Il restait 14 minutes et elles furent plutôt tranquilles. Keserü remplaça Goussé (78è), Sekour entra en fin de rencontre à la place de Moullec (86è) et les Nantais posèrent tranquillement le pied sur leur butin, empêchant les Chamois de le déterrer.
Pour l'anecdote, on notera simplement que Michel Derzakarian, qui se plaignait des décisions de l'arbitre, finit par se faire expulser. Aurélien Capoue connut le même sort durant les arrêts de jeu pour avoir échangé des propos aigre-doux avec Tsoumou. Ils écopèrent chacun d'un carton jaune, mais pour le Nantais c'était le second. Pour son retour dans le fief de son club formateur, il espérait sans doute une meilleure conclusion.
B.V., le 30 octobre 2007