Que l'avenir est sombre Très affaibli, Monsieur K est à l'hôpital. Ses proches l'assistent. On nous dit qu'il gère encore le club au téléphone. Les soucis que lui causent son FCK ne sont pourtant pas faits pour améliorer son état ou aller dans le sens de ce que lui conseillent ses médecins. Vendredi soir, il a compris qu'un inaccessible espoir de monter en Ligue 1 s'éloignait encore un peu plus. Il a déjà dépensé beaucoup d'argent. Pour sauver le club devant la DNCG en fin de saison, il faudra encore combler un déficit sans doute très conséquent. S'y résoudra-t-il ? On peut en douter. Il n'y a pas davantage d'éclaircie du côté de l'équipe désormais dirigée par Baptiste Gentili. Il y a même quelque chose de pathétique à la voir évoluer. Mal construite pour monter, elle ne sait pas encore quel costume endosser tandis que le risque de relégation est chaque journée plus pressant. Autrefois parée d'un attirail tout en muscle, là voilà en habit de porcelaine qui se brise à la moindre contrariété. Un but sans joie pour De Freitas Nimes, l'adversaire du soir, est en haut du classement de Ligue 2. Vendredi soir, il ne valait pourtant pas tripette. Une demi-heure durant, Nantes domine et propose enfin un niveau de jeu acceptable (en costume de Ligue 1 dira le Midi-Libre). Il mène même avec le petit coup de pouce du destin qui sourit habituellement aux audacieux.. Après un bon travail préparatoire de Vainqueur, De Freitas enveloppe une frappe de 25 mètres (10 ème minute). Le ballon heurte la transversale et c'est le talon de Puydebois, déjà bien malheureux au match aller, qui redonne au cuir sa trajectoire initiale jusqu'au fond des filets. Le week-end dernier le capitaine nantais reconnaissant était allé dédier son but à Jean-Marc Furlan. Cette fois De Freitas ne jubile pas. La dédicace rebelle est la même, mais l'attitude en forme de camouflet s'adresse à d'autres. Durant un peu plus de 20 minutes, l'escouade canari joue plutôt bien. C'est suffisamment rare pour être noté. Hormis un changement de poste entre Jarjat et Tall, le nième nouveau coach Gentili n'a pas révolutionné l'équipe qui est venue à bout sans gloire de Bastia sous la direction de son prédécesseur. Djordjevic et Pierre sont restés au chaud. Le schéma sur le papier semble prudent. On craint de voir Darcheville une nouvelle fois esseulé devant. Ce sera pour plus tard. Car pour l'heure Vainqueur et De Freitas jouent haut, tandis que Darbion et Abdoun énervent l'arrière garde nimoise. Sur les côtés Mareval et Tall ne sont pas en reste. Les Nantais cadrent sans marquer Si bien qu'après l'ouverture du score, c'est Abdoun qui s'essaie à la frappe (12'). Puydebois détourne en corner. Celui-ci est repoussé et un Nimois détourne la trajectoire du ballon du bras. L'arbitre n'est pas monsieur Tual. Souvenons-nous d'un Nantes/Clermont : un défenseur dos au ballon court vers son but, le cuir heurte son coude, un penalty est sifflé ! Injuste évidemment. A Nimes la balance s'est donc équilibrée, pas la permanence des décisions des juges du jeu. Tual n'aurait peut-être pas sifflé à nouveau.. Le quart d'heure approche lorsque les compères Vainqueur et De Freitas se retrouvent. Un une-deux, une nouvelle frappe cadrée et Puydebois s'y reprend à deux fois pour enrayer la tentative. Trois minutes plus tard c'est Darcheville qui contraint le portier nimois à une nouvelle parade. Encore deux minutes et c'est à nouveau De Freitas, servi en retrait par Darbion, qui frappe au but. Des deux poings Puydebois écarte encore le danger. Nimes se réveille Autant de frappes au but, cadrées de surcroît, et en si peu de temps, il faut remonter à loin pour en retrouver la trace. Malheureusement ce sera tout ou presque. Seule une action un peu personnelle de Darcheville, il oublie Darbon à droite, obligera encore Puydebois à s'employer (35'), tandis qu'une ou deux actions de contre seront bien mal négociées… Entre temps les crocros sont peu à peu sortis de leur léthargie. Un peu avant la première demi-heure, Cavalli a frappé un coup franc repoussé deux fois par les têtes de El Adoua et Ba. Leur première réelle action de jeu se ponctue deux minutes plus tard par une sortie couchée de Kamenar, tandis qu'Ayité est trop juste pour reprendre le ballon au premier poteau. Le premier avertissement sans frais arrive à la suite d'une relance latérale de Vainqueur mal comprise par Abdoun. Le ballon taclé est récupéré par Mandrichi qui frappe sur le montant de Kamenar (39'). Pas de but. Pas une occasion réelle non plus puisque l'attaquant aux faux airs de Mazzoni est à juste titre signalé hors-jeu. Plus tard, deux bonnes interventions de El Adoua et de Ba permettent de limiter les dégâts et de rejoindre les vestiaires avec ce petit avantage mérité. Mais Nantes vient déjà de montrer quelques signes de fébrilité. Il a encore trop reculé, même si Nimes s'est surtout contenté de longs ballons devant, histoire de gagner du terrain et d'éloigner enfin les adversaires de leur camp. Tall sort, Djilobodji rentre Après le repos, les Nantais semblent vouloir corriger le tir, à l'image de ce une-deux Mareval-Abdoun qui se termine par une frappe trop croisée du latéral nantais (49'). Tall replacé à droite par Gentili est contraint de sortir deux minutes plus tard. Il est remplacé poste pour poste par Djilobodji. Gentili ne veut sans doute pas bouleverser son axe central qui a plutôt bien tenu le choc jusqu'ici. Un Aristote Lusinga, plus polyvalent sur la fin de sa formation, eut été plus indiqué. Mais voilà, ni lui, ni Olivier Bonnes, bien plus intéressant que Ba au milieu de terrain, n'ont été conviés pour ce déplacement. Ce n'est pourtant pas ce changement qui justifie la position de plus en plus reculée des Nantais. Les milieux de terrain nimois ont désormais toute latitude pour amorcer leurs travaux d'approche. Nantes ne fait plus que repousser le ballon au loin, à l'image des agaçants dégagements de Kamenar comme autant de ballons rendus à l'adversaire. Les rares velléités offensives n'aboutissent plus à rien. Les actions ne sont plus accompagnées par les milieux et Darcheville est régulièrement derrière son défenseur sur les centres désespérés, ou désespérants, de ses partenaires. Kamenar hésite, Zarabi en profite C'est désormais Nimes qui domine. Mandrichi frappe au-dessus, mais il est une nouvelle fois signalé hors-jeu (54'). Sur un centre, Kamenar sort et se gêne avec un partenaire. Sur le centre suivant le portier slovaque hésite puis se ravise. Au deuxième poteau Zarabi profite de l'erreur et de l'absence de marquage de Darbion. Nantes ne mène plus (59'). Nimes est même à deux doigts du KO lorsque Boli profite d'un ballon poussé par Ba en direction de son but. Cette fois Kamenar fait bonne garde (60'). Mareval dort, Boli marque Remi Mareval a le jeu devant lui. La ligne formée par ses camarades de la défense aussi. Jarjat sent le danger et monte pour jouer le hors jeu à temps. Par Mareval qui traîne, là derrière. Il se réveille trop tard et monte à contre-temps. Ils sont trois nimois à profiter de son dilettantisme et c'est Boli qui s'en va battre en deux temps un Kamenar toujours aussi peu décisif. Gentili procèdera bien à deux nouveaux changements, avec les entrées en jeu de Lejeune puis Bekamenga à la place de Ba et Darbion, tandis que Djilobdji échangera de place avec Jarjat, mais Nantes ne se procurera pas davantage d'opportunités. Bekamenga n'est pas dans le coup et Lejeune est toujours aussi consternant. Pendant ce temps Sofiane Hanni ronge son frein avec l'équipe réserve du trop longtemps sursitaire Bonnevay. Le score n'évoluera donc pas malgré deux occasions d'Ayité pour Nimes. Nantes n'a plus que 4 points sur le premier relégable… Puisque le FCK est amené à disparaître, il faut pourtant tout faire pour sauver le FC Nantes.
F.P., le 3 mars 2010
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