Furlan : 8 matches, une seule victoire, un nul Le FCK poursuit son chemin sur la route infernale qui chaque match, chaque défaite, le rapproche davantage de la queue du classement et, peut-être, du National. Depuis sa prise de fonction Jean-Marc Furlan a gagné une seule rencontre, la première, à la 86è minute. A part un nul, 0-0, à domicile, les six autres rendez-vous ont été autant de défaites. Il était quasiment impossible de faire pire. D'entrée, il avait multiplié les maladresses, déclarant qu'il était devant un immense chantier, que l'équipe qu'il venait de prendre en mains se trouvait en grosses difficultés et que tout était à refaire. Il s'était ainsi, probablement, coupé de ses joueurs. Ces derniers ne pouvaient tout de même pas oublier que, sans lui, en début de saison, ils avaient obtenu des résultats sinon prometteurs, du moins flatteurs et constituant des preuves qu'à défaut de former une équipe jouant au football ils pouvaient composer une cohorte de mercenaires capables d'obtenir quelques résultats. Oui, tout reste à refaire Furlan a assurément commis de grossières erreurs sur le plan de la psychologie. Pour un entraîneur qui accorde presque autant d'importance à ce domaine qu'à la tactique ou à la technique, c'est fâcheux. Il a aussi donné l'impression de ne pas avoir bien compris, ou voulu comprendre, où il avait mis les pieds et à quelles obligations d'allégeance est soumis un employé de Monsieur K. Oui, tout était et reste encore plus à refaire. Mais Furlan n'avait sans doute pas les capacités pour mener à bien une telle oeuvre. « Il avait dit qu'il allait nous apprendre à jouer au foot, lance Jean-Jacques Pierre, j'attends toujours ». Avouez que c'était plutôt gonflé pour un coach qui venait de connaître de cuisants échecs à Troyes et Strasbourg. Et allez, encore un chèque à remplir Le Haïtien en mettant en doute les possibilités de son entraîneur, de la même façon qu'il avait à la fin de la saison dernière inciter à se pencher sur celles de la direction, n'a pas seulement eu le mérite de la franchise, il a commis le péché d'effronterie. Il le paie par un séjour prolongé sur la touche. C'est comme ça au FC Nantes : du jour au lendemain on se retrouve au réfrigérateur. David De Freitas pourrait en toucher deux mots à Jean-Jacques Pierre, lui qui était écarté quasi-systématiquement de la composition de l'équipe sous le règne de Rohr. Furlan aura au moins eu le mérite de le ressortir du placard. On nous dit maintenant que les jours de l'entraîneur sont comptés. La perspective n'est pas forcément réjouissante pour autant. Son seul avantage est que Waldemar Kita va devoir une nouvelle fois libeller un chèque, on ne va pas le plaindre : puisqu'il multiplie les erreurs, qu'il les assume ! A la fin, l'argent des abonnés ne va plus suffire... La boucle de l'absurde Mais après voir vu défiler Baup, Rohr et Furlan, autant de copies plus ou moins conformes du précédent, que peut-on espérer aujourd'hui ? Encore un technicien-mercenaire dont les options techniques seront aux antipodes des aspirations des amoureux du jeu à la nantaise que Monsieur K s'est complu à faire mourir et enterrer ? On nous parle de Baptiste Gentili. Il ne manquerait plus qu'il prenne Michel Der Zakarian pour adjoint. On aurait alors une fois de plus fermé la boucle de l'absurde. Encore que, tenez-vous bien, nous avons plutôt tendance à considérer que du quintette Der Zakarian, Baup, Rohr, Furlan, Gentili, le dernier nommé ne serait pas forcément le moins capable. Darcheville : « moi, personnellement...pour ma part... » On verra bien. En attendant, il est clair qu'on peut difficilement voir pire que le Nantes amorphe qui a joué à Strasbourg, cherchant à obtenir un nul qui lui a échappé à 10 minutes de la fin. A part Vainqueur et à un degré moindre De Freitas on n'a pas vu de joueurs véritablement désireux de jouer au football. On n'a pas entr'aperçu non plus l'esprit de corps et la solidarité qui permettent parfois aux équipes luttant pour ne pas descendre d'obtenir un résultat. Abdoun, qui a du talent, on le sait, a effectué ses petits numéros improductifs. Darcheville qui a été rarement servi dans des conditions acceptables ignore totalement ce que signifie le terme « équipe » et, la défaite consommée, il a donné au micro d'Eurosport une interview au contenu accablant. On reste ainsi sidéré par son entêtement à multiplier les expressions comme « moi, personnellement... », « pour ma part... ». Quand il assure qu'il va lutter de toutes ses forces, laisse-t-il entendre que ce n'est pas une position partagée ? Il a également dit qu'il ne souhaite pas jouer à ce niveau. Euh, il ignorait que Nantes était en Ligue 2 quand il a signé son contrat ? Il n'avait jamais regardé un match ? Et n'est-ce pas lui qui, un certain soir, s'est mis à dos quelques uns de ses coéquipiers en proférant des avis assez désobligeants à leur propos ? Une occasion pour Abdoun La copie rendue par les Canaris en première période n'a pas été infâme, simplement fade, sans odeur, sans saveur. Sans véritable idée directrice de jeu. Sambou, titularisé en défense centrale avec El Adoua, quitta ses camarades, sur blessure, dès la 29è minute et il fut remplacé poste pour poste par Tall. On connaît les limites de ce dernier mais le rendement général de l'équipe n'en fut pas affecté. Darcheville était isolé aux avant-postes, Lejeune jouait à l'homme invisible. Darbion était plus en vue et il adressa un centre-tir qui permit à Cassard de se dégourdir en se saisissant du ballon avant l'arrivée de Darcheville. A part ça ? Pas grand-chose, sinon une tête de Rodrigo laissé étrangement seul par les défenseurs nantais sur un coup franc (34è). Et puis, alors que l'on jouait les arrêts de jeu, les Canaris se créèrent la meilleure occasion de ce premier acte. De Freitas adressa un long ballon lobé au cœur de la défense alsacienne, Darcheville dévia de la tête pour Maréval qui remit en retrait à Abdoun. Il restait à frapper. L'ancien Sedanais s'y employa sans suffisamment de conviction et sa tentative fut contrée. Est-ce qu'il nous plaint ? En seconde période, Nantes parut d'abord en mesure de contrôler sinon la situation du moins les minces velléités strasbourgeoises. Dossevi remplaça Lejeune (63è) sans apporter vraiment plus, comprenez qu'il côtoya le niveau zéro et Ba prit la succession de Darbion (72è), Furlan confirmant ainsi le sentiment que le 0-0 lui convenait tout à fait. Il ne se passa plus rien. Du moins jusqu'à la 80è minute, Othon adressa alors une passe au-dessus de la tête d'El Adoua qui n'avait pas bien perçu ce qui arrivait. Quoi, il y avait sur le terrain un gars capable de signer une action de jeu digne de cette appellation ? Fauvergue surgit derrière le défenseur nantais et trompa Kamenar. C'était terminé tant il était évident que les Canaris ne possédaient pas assez d'ambitions pour se remettre à flots. Il paraît que Monsieur K est à l'hôpital. Il souffre du pancréas. On ne va certes pas se gausser de quelqu'un qui a des ennuis de santé, c'est trop triste, et nul n'est à l'abri. Mais qu'il sache bien que nous, c'est au plus profond du cœur que nous avons mal. Est-ce qu'il nous plaint ? Il paraît qu'il suit la situation heure par heure. Il ne se passe pourtant pas tant d'événements ! Sauf à compter dans cette catégorie la récente annonce du départ de Claude Robin, dernier avatar de la garde rapprochée de Lausanne depuis l'éviction sans bruit de Monsieur L. On ne s'y risquera pas, d'autant que la fin pitoyable du club vaudois reste elle encore bien accrochée à la possible destinée du FCK.
B.V., le 17 février 2010
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